L'ancien directeur de Roscosmos blessé lors d'une frappe ukrainienne sur Donetsk
Dmitri Rogozine, qui a quitté la tête de l'agence spatiale russe mi-juillet, a été hospitalisé après avoir reçu un éclat d'obus lors d'un bombardement des forces armées ukrainiennes sur un hôtel à Donetsk. Sa vie ne serait pas en danger.
L'ancien directeur de l'agence spatiale russe Roscosmos Dmitri Rogozine, désormais à la tête d'un groupe de conseillers militaires opérant auprès des autorités locales de la République populaire de Donetsk (RPD, rattachée à la Russie depuis fin septembre), a été blessé lors d'une frappe ukrainienne sur Donetsk. Celle-ci a visé l'hôtel dans lequel il se trouvait, dans la soirée du 21 décembre.
Il a précisé à RT avoir été blessé «dans le dos» par un éclat d'obus, qui serait «passé à un centimètre» de sa colonne vertébrale, rendant nécessaire une opération. L'ancien patron de Roscosmos a expliqué que d'autres personnes présentes à ses côtés lors d'une réunion de travail, avaient été blessées. La chaîne publique russe Rossia 24 a de son côté fait savoir qu'il célébrait son 59e anniversaire en compagnie d'invités et de musiciens dans cet hôtel de la ville traversée par le fleuve Kalmious.
Dmitri Rogozine a été hospitalisé et ses jours ne seraient pas en danger. Plus tôt dans la journée, il avait déclaré avoir essuyé des tirs des troupes ukrainiennes alors qu'il se trouvait à bord d'une voiture se dirigeant dans la direction d’Ougledar, au sud-ouest de Donetsk.
Rogozine évoque une frappe ciblée
Dans un message sur Telegram, Dmitri Rogozine a estimé que les tirs effectués sur l'hôtel étaient des «frappes de haute précision», soulignant que l'établissement en question n'avait jamais été bombardé par Kiev en l'espace de huit ans. «Il semble que quelqu'un ait divulgué l’information [sur sa localisation]», a-t-il ajouté.
Contacté par l'agence TASS, son assistant a pour sa part indiqué que les tirs pourraient avoir été effectués, aux dires des spécialistes, au moyen d'un canon Caesar, l'un des armements fournis à l'Ukraine par la France qui emploie des obus de 155 mm.
Selon le bilan fourni par TASS, deux personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées dans cette frappe ukrainienne, dont le Premier ministre de la RPD Vitaly Khotsenko, sans que la vie de ce dernier ne soit en danger.
Réagissant à cette nouvelle le 22 décembre lors d'une conférence de presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a déclaré : «Nous présentons tout d’abord nos condoléances aux familles et amis des personnes tuées et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés.» «En tout état de cause, séjourner dans certaines zones de la RPD, de la RPL [République populaire de Lougansk] et d’autres territoires est malheureusement toujours dangereux et comporte de grands risques, y compris des risques pour la vie. Toutefois, cela ne signifie pas que ces conditions doivent empêcher les fonctionnaires d’exercer leurs fonctions et les personnes qui répondent à l’appel de leur cœur d’accomplir leur mission», a-t-il ajouté.
Le 20 décembre, le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant par intérim de la RPD, Denis Pouchiline, ont évoqué pendant un entretien ces bombardements, répétés ces dernières semaines et particulièrement nourris le 15 décembre. Selon Denis Pouchiline, ces tirs ciblent exclusivement la population civile, ce que le chef d'Etat russe a condamné en dénonçant dans le même temps le silence des médias étrangers et des organisations de défense des droits de l'homme sur ce sujet.