Trois semaines après son lancement, YouTube bloque la chaîne RT Balkan
Sans donner la moindre justification, la plateforme YouTube a décidé de bloquer l'accès de la nouvelle filiale de RT basée à Belgrade. Pour sa rédactrice en chef, c'est une preuve du «manque de liberté des médias en Occident».
YouTube, la plateforme vidéo appartenant à Google, a bloqué le 5 décembre la chaîne RT Balkan, basée à Belgrade. Aucune explication n'a été donnée concernant cette décision, survenue environ trois semaines après le lancement du média russe en langue serbe.
Leurs actions [de YouTube] montrent avant tout le manque de liberté des médias en Occident
Sa rédactrice en chef, Jelena Milincic, souligne que les publications n'ont en aucun cas violé les règles de Google : «Leurs actions [de YouTube] montrent avant tout le manque de liberté des médias en Occident. Ils décident non seulement pour eux-mêmes, mais même pour le public d'un pays qui a accueilli avec joie la nouvelle de notre ouverture.»
Multiplication des censures
Une des dernières vidéos parues sur la chaîne YouTube est l'interview de l'ambassadeur russe en Serbie, Alexandre Botsan-Khartchenko. «Est-ce que l'Occident a peur du contenu de RT en langue serbe ?», s'interroge Jelena Milincic, qui a auparavant travaillé comme correspondante et présentatrice pour RT en langue espagnole.
La nouvelle filiale de RT avait vu le jour le 15 novembre dernier et devrait lancer des émissions télévisées à partir de 2024.
Dans le contexte de l'opération militaire russe en Ukraine lancée fin février, la Commission européenne avait invoqué la nécessité de couper tous les canaux de diffusion (satellite, web et réseaux sociaux) en Europe de «la machine médiatique du Kremlin» représentée, selon elle, par RT mais également par Sputnik – sans pour autant être en mesure de citer la moindre fake news dont se seraient rendus coupables ces médias. Depuis le 2 mars, les 27 comptes YouTube de la chaîne RT sont bloqués.
A contrario, refusant de céder aux injonctions du gouvernement français de retirer certains contenus, au premier rang desquels «les sources d'information russes», la plateforme de vidéos Rumble avait décidé le 1 novembre de suspendre son accès à tous les utilisateurs français avant d'attaquer en justice le gouvernement français.