Accusée de «traite d'êtres humains» au Qatar, une filiale de Vinci convoquée par la justice

- Avec AFP

Accusée de «traite d'êtres humains» au Qatar, une filiale de Vinci convoquée par la justice© Karim JAAFAR / AL-WATAN DOHA / AFP
Des employés sur un chantier de QDVC au Qatar en 2015.
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Deux associations, Sherpa et le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), ainsi que sept personnes ayant travaillé dans des chantiers au Qatar, accusent, entre autres, une filiale du constructeur français Vinci de mauvais traitements et d'abus.

Le groupe français de BTP Vinci a annoncé ce 7 novembre dans un communiqué la convocation par la justice française, le 9 novembre, de sa filiale Vinci Constructions Grands Projets «en vue d'une éventuelle mise en examen», dans le cadre d'une enquête sur les conditions de travail sur des chantiers au Qatar. Le Parisien avait rapporté la veille que cette convocation avait été lancée par un juge d'instruction de Nanterre. 

Le groupe dit regretter que «sa filiale fasse l’objet d’une mise en examen», en anticipant une décision qui appartient au juge. L'entreprise française réfute les accusations, notamment de «travail forcé» et de «traite d'êtres humains», à deux semaines de l'ouverture du Mondial 2022. 

Une longue enquête

L'instruction avait été ouverte en novembre 2019, après des plaintes émanant de deux associations, Sherpa et le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), ainsi que de sept ex-employés indiens et népalais de ces chantiers.

Les plaignants accusent Vinci, Vinci Construction Grands Projets (VCGP), sa filiale qatarie Diar Vinci Construction (QDVC) et leurs représentants, de «réduction en servitude, traite des êtres humains, travail incompatible avec la dignité humaine, mise en danger délibérée, blessures involontaires et recel» notamment, selon la plainte consultée par l'AFP.

Vinci «n'a cessé de réfuter vigoureusement les allégations portées à son encontre concernant des chantiers au Qatar menés par l’entreprise QDVC» et «continuera de collaborer avec la justice», explique le groupe ce 7 octobre dans son communiqué.

Des conditions de travail indignes ? 

Selon l'ONG Sherpa, les employés immigrés de Vinci qui œuvrent sur les chantiers de la Coupe du monde travaillent, passeport confisqué, entre 66 et 77 heures par semaine. Ils seraient entassés dans des chambres exiguës aux sanitaires insuffisants, percevant des rémunérations sans rapport avec le travail fourni, menacés de licenciement ou de renvoi dans leur pays en cas de revendications.

«Aucun des projets attribués à QDVC n'est lié à la Coupe du monde de football 2022 au Qatar» et ils ont été «attribués [..] avant que l'organisation de cette compétition ait été attribuée» à ce riche émirat du Golfe, affirme de son côté Vinci, qui rappelle que les projets ont porté essentiellement «sur des infrastructures de transport».

«Nous avons vainement tenté de convaincre le magistrat qu'il n'était pas spécialement opportun après sept ans et demi d'enquête d'envisager une mise en examen dans la quinzaine d'ouverture de la Coupe du monde de football», a réagi ce 7 novembre auprès de l'AFP l'avocat de Vinci, Jean-Pierre Versini-Campinchi, qui craint «un tumulte médiatique».

«Si une mise en examen était prononcée contre Vinci, cela confirmerait que les multinationales ont de plus en plus de mal à se cacher derrière les chaînes de valeur, le fait qu'il serait "trop compliqué" d'agir, et rappellerait que juridiquement, des mesures volontaires d'amélioration ne permettent pas d'échapper au risque de sanction pénale en cas de suspicion d'infraction», retient pour sa part l'ONG Sherpa, à l'origine de la plainte avec constitution de partie civile.

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