Négationnisme : une Allemande de 87 ans condamnée à 10 mois de prison
Ursula Haverbeck a été condamnée par la justice allemande à une peine carcérale pour «incitation à la haine» après avoir déclaré, en avril, que l’Holocauste était «le mensonge le plus gros et le plus durable» de l’histoire mondiale.
Durant son procès au tribunal de Hambourg, l’accusée a annoncé qu’elle maintenait ses propos, estimant que la loi allemande qui interdit de remettre en cause le génocide des juifs durant la Seconde Guerre mondiale est une «loi destinée à pérenniser un mensonge».
Le vice-président du Comité international d’Auschwitz, une organisation qui lutte contre la diffusion des idées révisionnistes, a estimé la peine «plus que justifiée», expliquant à l’agence de presse Deutsche Presse-Agentur que la vieille dame avait «séduit [des jeunes] avec ses mensonges» et les avait «conduit à la haine». Quant à Ursula Haverbeck, elle a annoncé qu’elle ferait appel de cette condamnation.
Amtsgericht #Hamburg verurteilt Ursula #Haverbeck wegen Volksverhetzung zu zehn Monaten Freiheitsstrafe. pic.twitter.com/vCy3Q5JDM2
— NDR Recherche (@NDRrecherche) 12 Novembre 2015
Sur un site internet qu’elle anime, l’octogénaire se présente elle-même comme «représentante du révisionnisme historique» et «combattante intrépide pour la vérité». Certains de ses propos lui avaient déjà valu des amendes dans le passé mais c’est la première fois qu’une peine de prison est requise contre elle. En 2009, elle avait écopé de 2 700 euros d’amende pour avoir menacé la présidente du Conseil central des juifs d’Allemagne «d’un nouveau pogrom», rapporte le quotidien allemand Bild.
Aller plus loin : La loi réprimant la contestation de la Shoah devant le Conseil constitutionnel
En Allemagne, le fait de nier ou de minimiser le génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale est passible, depuis 1985, d'un an de prison. En 1994, la législation s'est même durcie puisque la négation de la Shoah a été intégrée à une loi générale contre l'incitation à la haine. La peine peut depuis lors s'élever à cinq ans d'emprisonnement.
En France, une législation similaire, la loi Gayssot, existe également depuis 1990.