Gaz : Dmitri Medvedev accuse l'Allemagne d'avoir «déclaré une guerre hybride contre la Russie»
- Avec AFP
L'ex-président russe a accusé le 4 septembre l'Allemagne de se comporter comme un «ennemi» qui a «déclaré une guerre hybride contre la Russie». Une réponse aux propos d'Olaf Scholtz estimant que Moscou n'était «plus un fournisseur d'énergie fiable».
«Le chancelier allemand Olaf Scholz dit que "la Russie n'est plus un fournisseur d'énergie fiable". L'Allemagne : a) est un pays hostile ; b) a imposé des sanctions contre l'ensemble de l'économie russe et ses citoyens ; c) fournit à l'Ukraine des armes létales dirigées contre nos forces armées», a déclaré Dmitri Medvedev dans une publication sur Telegram ce 4 septembre. «Et cet bonhomme[Olaf Scholz] est surpris que les Allemands rencontrent de petits soucis avec le gaz», a encore poursuivi ironiquement celui qui est aujourd'hui vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, ajoutant que l'Allemagne avait ainsi «déclaré une guerre hybride contre la Russie» et se comportait ainsi comme un «ennemi».
Un message en guise de réponse circonstanciée au chef du gouvernement allemand, qui intervient alors que les relations entre Berlin et Moscou, déjà plombées par l'opération militaire russe en Ukraine, se sont encore tendues après la suspension des livraisons à Berlin via le gazoduc Nord Stream.
«La Russie n'est plus un fournisseur d'énergie fiable [...] Le gouvernement fédéral s'est préparé à cette éventualité dès le début de l'année», avait déclaré le 2 septembre Olaf Scholtz, en expliquant que grâce à la diversification des sources d'approvisionnement et au remplissage des stocks de gaz, le pays était en position de faire face à un arrêt prolongé du gazoduc Nord Stream. Le même jour, le géant gazier russe Gazprom avait en effet annoncé la suspension totale des livraisons après avoir expliqué qu'une fuite d'huile avait été détectée sur une turbine.
Les Européens ont une gestion «absurde» de la crise du gaz, estime Peskov
Des membres de l'Union européenne, qui soutiennent Kiev, estiment que Moscou se sert de ce prétexte pour les soumettre à un chantage énergétique alors que l'hiver approche et que plusieurs pays craignent des pénuries.
Les autorités russes accusent de leur côté les dirigeants européens d'être responsables des difficultés de livraison du gaz, affirmant que les sanctions prises contre Moscou sont précisément responsables d'avoir privé le gazoduc Nord Stream d'équipements assurant son bon fonctionnement.
Les dirigeants européens ont une gestion «absurde» de la crise du gaz, a estimé à ce sujet ce 4 septembre le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Ces politiciens font mourir leurs citoyens d'accidents vasculaires cérébraux lorsqu'ils voient leurs factures d'électricité» qui explosent, a-t-il raillé.