Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a averti le 8 août des dangers que représentaient les bombardements attribués par Moscou aux forces ukrainiennes sur la plus grande centrale nucléaire d'Europe qui se trouve dans une zone de la région de Zaporojié contrôlée par l'armée russe.
Le dignitaire russe a accusé ces bombardements d'être «potentiellement extrêmement dangereux» et de pouvoir «entraîner des conséquences catastrophiques pour une vaste zone, y compris pour le territoire européen». Il a demandé aux pays «qui ont une influence sur les dirigeants ukrainiens» d'œuvrer pour convaincre la partie ukrainienne d'arrêter ces tirs.
Le ministère russe de la Défense a affirmé le même jour que les frappes ayant eu lieu dans la nuit du 6 au 7 août ont endommagé des lignes à haute tension, et signalé une «surtension» ayant engendré des fumées sur des installations électriques. Des pompiers sont intervenus sur place.
Les tirs ont été effectués avec un lance-roquettes multiple Ouragan de conception soviétique, selon les autorités des territoires contrôlés par la Russie, citée par RIA Novosti. Les éclats des roquettes sont tombés au plus près à 400 mètres du réacteur en fonction.
Kiev accuse la Russie de ces tirs
«Il devrait y avoir une mission de gardiens de la paix qui inclurait aussi des experts de l'AIEA [Agence internationale de l'énergie atomique] et d'autres organisations de sécurité», a déclaré le patron de l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, Petro Kotine, qui a appelé à chasser les soldats russes de la zone et à créer une «zone démilitarisée».
Le président Volodymyr Zelensky y a vu pour sa part les agissements d'un «Etat terroriste». «Il n'y a pas un seul pays au monde qui puisse se sentir en sécurité lorsqu'un Etat terroriste bombarde une centrale nucléaire», a-t-il réagi dans sa vidéo quotidienne le 7 août.
Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a qualifié de «suicidaire» toute attaque sur des installations nucléaires.
Le 5 août déjà, autorités russes et ukrainiennes s'étaient accusées mutuellement d'avoir frappé le site de cette centrale nucléaire. Trois jours avant, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait alerté au sujet d'une situation «volatile» et «de plus en plus dangereuse de jour en jour» à Zaporojié.
L'armée russe a pris le contrôle d'une partie de la région de Zaporojié dans le cadre de son opération militaire en Ukraine, lancée le 24 février dernier et dénoncée par Kiev et ses alliés occidentaux comme une guerre d'invasion.