Dans la nuit du 6 au 7 août, les forces ukrainiennes ont frappé la centrale nucléaire de Zaporojié, a affirmé à RIA Novosti l’administration militaire et civile d’Energodar – une ville d'Ukraine sous contrôle des autorités russes. «Cette nuit, des groupes armés ukrainiens ont effectué une frappe en utilisant une roquette à sous-munitions du système de lance-roquettes multiple Ouragan de 220 mm», a déclaré le représentant de l’administration russe de la ville. Il a précisé que la roquette avait eu le temps de s’ouvrir et de larguer des sous-munitions.
Selon la même source, les sous-munitions ont endommagé des bâtiments administratifs du complexe et certaines d'entre elles seraient tombées à 400 mètres seulement du réacteur en fonction.
Les autorités ukrainiennes ont elles accusé l'armée russe d'avoir tiré sur le site de la centrale de Zaporojié. La compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom a ainsi affirmé qu'un des employés sur place avait dû être hospitalisé pour des «blessures causées par l'explosion» d'une roquette tirée «samedi [6 août] soir» par les Russes. «Trois détecteurs de surveillance des radiations autour du site de la centrale ont été endommagés [...] Par conséquent, il est actuellement impossible de détecter» une éventuelle hausse de la radioactivité et donc d'«intervenir en temps utile», a-t-elle ajouté.
Le 5 août déjà, autorités russes et ukrainiennes s'étaient accusées mutuellement d'avoir frappé le site de cette centrale nucléaire, la plus grande d'Europe. Trois jours avant, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait alerté au sujet d'une situation «volatile» et «de plus en plus dangereuse de jour en jour» à Zaporojie.
L'armée russe a pris le contrôle d'une partie de la région de Zaporojié dans le cadre de son opération militaire en Ukraine, lancée le 24 février dernier et dénoncée par Kiev et ses alliés occidentaux comme une guerre d'invasion.