Incidents au Stade de France : Christian Estrosi plaide pour la reconnaissance faciale
- Avec AFP
Le maire de Nice Christian Estrosi a préconisé l'utilisation de la reconnaissance faciale lors d'événements sportifs de grande ampleur en réaction au chaos autour du stade de France le 28 mai. La Cnil a déjà mis en garde contre son usage.
Après les incidents et violences survenus le 28 mai au Stade de France (Saint-Denis) en marge de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, Christian Estrosi a estimé que la reconnaissance faciale était une solution pour faire face à ces problèmes, au cours d'une interview sur Europe 1 le 31 mai.
En France, l'utilisation de la reconnaissance faciale en temps réel sur la voie publique ne peut aller au-delà du simple test. Un vide juridique auquel le maire de Nice veut donc remédier par une «réforme constitutionnelle».
«Je souhaiterais qu'enfin on mette un coup d'arrêt à ce que nous interdit la Cnil [Commission nationale de l'informatique et des libertés], cette espèce d'institution poussiéreuse qui interdit d'utiliser la reconnaissance faciale», a déclaré l'édile sur Europe 1.
Christian Estrosi sur les incidents au Stade de France : la reconnaissance faciale, "un grand nombre de présidents de clubs y sont favorables (...) Pourquoi continuer à s'abstenir de cela ? (...) C'est un vrai débat"#Estrosieurope1#Europe1pic.twitter.com/DUmrWuScBf
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) May 31, 2022
«Il est difficile pour les forces de police d'interpeller, au risque d'avoir des blessés, voire des morts, 1 000 ou 2 000 personnes. Mais par contre, s'ils sont identifiés par de la reconnaissance faciale, s'ils sont interdits de stade et si on peut aller les cueillir au petit matin chez eux pour les mettre en garde à vue, l'intelligence artificielle jouera pleinement son rôle», a-t-il développé.
Le match de la finale de la Ligue des Champions a démarré à Saint-Denis avec un retard de plus de 30 minutes en raison de scènes de chaos à l'extérieur du stade, entre afflux de supporters et tentatives d'intrusion.
La Cnil a déjà mis en garde contre l'idée
A Nice, Christian Estrosi a déjà mené des expérimentations sur la reconnaissance faciale lors de la 135e édition du carnaval en 2019 afin de repérer des enfants perdus dans la foule ou des personnes recherchées. Un test que la Cnil n'avait pas jugé satisfaisant, pointant des lacunes dans le rapport de la municipalité.
En février 2021, la Cnil avait adressé un avertissement au FC Metz qui prévoyait de recourir à un système de reconnaissance faciale afin d'identifier automatiquement des personnes interdites de stade. Or, comme le rappelle la Cnil, «la collecte et l'utilisation de ces données sensibles est interdite par le règlement général sur la protection des données [RGPD] et la loi Informatique et Libertés».
Christian Estrosi a également estimé que les problèmes d'organisation survenus le 28 mai étaient essentiellement liées aux «seules instances sportives» et réaffirmé que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, abondamment critiqué, était «à la hauteur des enjeux».