Marine Le Pen pour «un rapprochement stratégique entre OTAN et Russie» après le conflit en Ukraine
- Avec AFP
Lors de la présentation de son projet diplomatique, Marine Le Pen a plaidé pour un «rapprochement stratégique entre l'OTAN et la Russie», dès que la conflit entre Moscou et Kiev sera achevé et aura été réglé par un traité de paix.
La candidate du RN à la présidentielle a présenté son projet diplomatique ce 13 avril, à rebours de l'actuelle position française en ce qui concerne le conflit en Ukraine, plaidant pour un rapprochement Russie-OTAN.
«C'est l'intérêt de la France et de l'Europe, mais aussi je crois des Etats-Unis qui n'ont [...] aucun intérêt à voir émerger une étroite union sino-russe», a-t-elle estimé. Marine Le Pen ne souhaite ni «soumission à Moscou», ni «suivisme à l'égard de l'administration Biden», particulièrement dans la région Asie et Océanie, a-t-elle affirmé.
La dirigeante du RN, qui avait été reçue par Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, est régulièrement accusée par ses adversaires d'accointances avec le pouvoir russe. Sa conférence de presse a brièvement été interrompue par un collectif de gauche lui reprochant sa «complaisance» avec Vladimir Poutine.
«[Sur la Russie], le procès qui m'est fait est particulièrement injuste», a-t-elle assuré en soulignant qu'elle n'avait «défendu que l'intérêt de la France».
Le 4 avril, Marine Le Pen a évoqué des «crimes de guerre» en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha. Fin mars, la candidate du RN avait refusé de qualifier Vladimir Poutine de «criminel de guerre» car «on ne négocie pas la paix en insultant une des deux parties».
Réserve «sur la livraison d'armes directe» à l'Ukraine
Favorable à la transmission de «renseignements» aux Ukrainiens, elle est «plus réservée sur la livraison d'armes directe», car «la ligne entre l'aide et la cobelligérance est mince», a-t-elle estimé, alors qu'elle faisait il y a peu un distinguo entre armes légères et lourdes.
Elle reste hostile aux sanctions économiques contre Moscou, au nom de la protection du pouvoir d'achat des Français.
En 2014, le RN avait eu recours à un prêt russe de neuf millions d'euros, qu'il est toujours en train de rembourser, suivant un «rééchelonnement» obtenu en 2020 auprès de ses créanciers. «Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet de toute nationalité. J'ai effectué un prêt à une banque tchéco-russe car je n'ai jamais réussi à en obtenir en France ni en Europe», a souligné Marine Le Pen, en dénonçant une situation «scandaleuse».