Plusieurs milliers de cheminots manifestent pour la défense du service public ferroviaire
- Avec AFP
Plusieurs milliers de cheminots ont défilé à Paris à l'appel de la CGT pour la défense du service public ferroviaire, l'amélioration de leurs conditions de travail et pour interpeller les candidats à dix jours de la présidentielle.
«Un investissement public insuffisant», «l'obsession de supprimer des emplois» mais aussi «le processus de privatisation à l'œuvre remet en cause la sérénité du réseau ferré national», a lancé à la tribune, ce 31 mars, le secrétaire général de la CGT-Cheminots Laurent Brun avant le départ de la manifestation.
Le défilé, prévu entre la place d'Italie et la gare Montparnasse, a rassemblé 8 000 cheminots selon la CGT. Aucun décompte de la police n'a pu être obtenu dans l'immédiat.
«Le but de cette journée, c'est d'agréger plusieurs petites luttes qui se passent dans les territoires, pour la réouverture des petites lignes ou le développement du fret par exemple», explique Allan Bertu, cheminot à Caen (Calvados).
Remettre la question du monopole public au cœur du débat
«Chez nous, on se bat depuis des années pour la réouverture de la ligne Caen-Flers qui n'est pas rentable alors que les réformes de ces dernières années ont mis la SNCF dans une logique marchande», déplore-t-il. Il s'agit selon lui de remettre «la question du monopole public au cœur du débat» à l'approche de la présidentielle.
Arnaud Jean, aiguilleur à Sète (Hérault), est venu pour dénoncer les conditions de travail des cheminots. «Ils viennent encore de nous supprimer un poste d'aiguilleur pour le week-end», dénonce-t-il.
Et puis il y a la question des salaires. «J'ai 25 ans de boîte, je travaille soirs et week-ends et je gagne 1 518 euros par mois», détaille un autre cheminot ici cité par l'AFP.
Pour la CGT-Cheminots (première organisation syndicale à la SNCF), «la propriété publique des transports» est non négociable, alors que la réforme ferroviaire de 2018 a préparé le terrain à l'ouverture à la concurrence.
La manifestation avait aussi pour but d'interpeller les candidats à l'approche du premier tour de la présidentielle pour leur dire que «le prochain élu devra[it] compter avec la mobilisation des cheminots», selon le patron du syndicat Laurent Brun.