Un réseau de passeurs de migrants en Zodiac démentelé près de Dunkerque

Un réseau de passeurs de migrants en Zodiac démentelé près de Dunkerque© Toby Melville Source: Reuters
Le réseau de passeurs était dirigé par un marin-pêcheur français.
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Huit passeurs, dont un jeune marin pêcheur français, soupçonnés d'organiser des passages illégaux de migrants en Angleterre à bord d'un bateau pneumatique ont été interpellés au début de la semaine près de Dunkerque, à 45 km de Calais.

Le marin pêcheur, principal suspect, a été arrêté lundi «en flagrant délit». Encore à terre, il s'apprêtait à embarquer des migrants sur son bâteau pour effectuer la traversée jusqu'aux côtes britanniques, selon une source policière. Il était en garde à vue mercredi avec sept autres complices, dont cinq Albanais et un Vietnamien, selon le ministère de l'Intérieur, tous interpellés entre lundi et mardi, avant une possible mise en examen d'ici vendredi. 

A bord d'un bateau pneumatique très rapide de type Zodiac, battant pavillon belge et pouvant accueillir jusqu'à une vingtaine de personnes, le marin pêcheur français, âgé d'une vingtaine d'années effectuait «depuis plusieurs mois» des aller-retours sur la Manche, facturant ses passages jusqu'à 12 000 euros par personnes selon la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille qui a indiqué se heurter à ce genre d'affaire «pour la première fois».

Le réseau proposait ainsi selon la Jirs, des passages «de type garanti», promettant aux migrants une traversée «assurée», bien que très périlleuse en raison des vagues, jusqu'en Grande-Bretagne. Le bateau pneumatique partait alors de nuit d'une plage isolée près de Dunkerque pour rejoindre à très grande vitesse une autre plage discrète britannique, ralliant les quelque 90 kilomètres en environ 45 minutes.

Le 27 octobre à minuit et demi, le patrouilleur des Douanes Jacques Oudouart Fourmentin était en effet venu au secours du bateau en détresse qui était tombé en panne d'essence lors de son retour vers Dunkerque. A son bord ne se trouvait que le marin pêcheur français qui avait été laissé libre, faute d'éléments probants.

Ces tentatives de passage par la voie maritime restent cependant très rares, le dernier fait notable remontant à juin 2013. A l'époque, huit clandestins vietnamiens et deux passeurs anglais avaient été interceptés tôt dans la matinée au large de Calais, alors qu'ils dérivaient sur un Zodiac.

Généralement, les réseaux de passeurs démantelés par la police privilégient les camions qui traverseront la Manche sur un ferry ou par le tunnel à bord de navettes Eurotunnel, pour y cacher des migrants. Ainsi, le 28 octobre dernier, trois passeurs irakiens ont par exemple été interpellés sur une aire de repos de Guignicourt dans l'Aisne où ils tentaient de dissimuler 26 migrants dans des poids-lourds.

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Plus tôt dans la journée, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a expliqué au micro d'Europe 1 que les forces de l'ordre avaient démantelé en France «près de 200 filières représentant 3000 individus impliqués», ajoutant que seulement dans le Calaisis, une trentaine de réseaux représentant 700 personnes environ avaient été démantelés. 

De très nombreux migrants, venus essentiellement d'Afrique de l'Est, du Moyen-Orient et d'Afghanistan, essayent de rallier Calais et ses alentours avant de tenter de passer en Grande-Bretagne qu'ils considèrent comme un eldorado.

Dans l'attente d'une tentative fructueuse, les migrants survivent  dans un immense camp de fortune situé dans la Lande calaisienne et surnommé «la nouvelle jungle». 6000 personnes, des hommes, mais aussi des femmes et des enfants y sont entassés. Ils pourraient être jusqu'à 9000 et 10 000 d'ici la fin de l'année selon la maire de Calais, Natacha Bouchart. Certains, épuisés par les tentatives vaines décident de renoncer à la Grande-Bretagne et choisissent de rester à Calais.

Le gouvernement essaye de proposer des solutions alternatives visant à dissuader les migants de tenter de passer en Grande-Bretagne en leur proposant un accueil dans des centres d'hébergement, principalement des centres de vacances vides en cette saison ou dans des locaux laissés vacants par les collectivités, où les conditions sanitaires sont bien moins précaires que dans la jungle.

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Le 27 octobre dernier, un groupe de 293 réfugiés, très majoritairement soudanais, ont quitté en bus la «jungle» de Calais pour se rendre dans ces centres «de répit» en Dordogne, en Moselle, dans le Loiret et en Bretagne.  

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