France

«Le convoi de la honte et de l'égoïsme» : le gouvernement étrille le «convoi de la liberté» (VIDEO)

Le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes a vivement critiqué le mouvement opposé aux restrictions sanitaires, dont le nom est selon lui «à l'exact opposé de ce qu'il est» car leur projet serait de «bloquer la route et la vie des gens».

Dans une interview accordée à LCI le 9 février, le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes Clément Beaune a employé des mots sévères à l'encontre du «convoi de la liberté», mouvement d'opposants aux restrictions sanitaires anti-Covid. Certains Gilets jaunes soutiennent l'initiative, née des convois de camions qui organisent des blocages au Canada sous le même nom. 

Clément Beaune s'est exprimé en ces termes : «Ne tordons pas les mots et la réalité : c'est pas le "convoi de la liberté" ce qu'on voit là. C'est le convoi de la honte et de l'égoïsme. C'est pas des patriotes, ce sont des irresponsables.»

«C'est l'énième épisode des antivax, manifestement, qui sont pour certains cas à l'évidence complotistes jusqu'au plus haut point, qui croient que le vaccin est un complot international, ou le virus, et que le vaccin est une réponse qui consiste à insérer des puces dans les bras des gens», a poursuivi le secrétaire d'Etat, avant de recommander de «ne pas accorder une importance excessive à un convoi qui se nomme à l'exact opposé de ce qu'il est». «C'est d'ailleurs un peu paradoxal de vouloir se prétendre pour la liberté, quand le projet c'est de bloquer la route et la vie des gens», a-t-il conclu.

Gabriel Attal dénonce une «tentative d'instrumentalisation» politique

Ce 11 février, c'est le porte-parole du gouvernement qui s'est exprimé à ce sujet sur Europe 1. «Il y a une instrumentalisation d'une fatigue, une lassitude des Français, en tout cas une tentative d'instrumentalisation», a dénoncé Gabriel Attal.

«Vous avez des responsables politiques – je ne sais pas si je peux employer ce terme – qui cherchent à capitaliser politiquement sur cette lassitude et cette fatigue en essayant de lancer des mouvements», a-t-il accusé en citant nommément Florian Philippot, en ajoutant qu'il suffisait «de regarder ses déclarations pour voir que c'est un mouvement qu'il encourage».

Le candidat écologiste Yannick Jadot a quant à lui indiqué ce même jour sur BFMTV ne pas soutenir cette manifestation. «En revanche, je soutiens le droit à manifester mais je comprends parfaitement l'Etat de ne pas vouloir que Paris soit bloqué [...] Quand on voit la situation à Ottawa, au Canada, c'est une situation inacceptable du point de vue démocratique», a-t-il précisé.

Dans la soirée du 10 février, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon avait de son côté estimé sur France 2 qu'il pourrait soutenir les «convois de la liberté», décelant des convergences avec ses propres combats pour le pouvoir d'achat ou contre le pass vaccinal. «Je pourrais les soutenir, oui bien sûr, je vais voir comment tout cela se met en place», a-t-il expliqué.

Alors que des convois en provenance de différentes villes se sont formés avec l'objectif d'atteindre la capitale française ce week-end, la préfecture de police de Paris a publié un communiqué annonçant l'interdiction de cette «manifestation non déclarée» du vendredi 11 au lundi 14 février inclus. La Belgique et l'Autriche ont pris des mesures similaires.