Invité sur France 2 le 23 décembre à réagir sur la situation tendue à la frontière russo-ukrainienne, Clément Beaune a été catégorique : «C'est une situation très sérieuse. Nous devons réagir avec fermeté, unité européenne et sang-froid.»
Si la Russie a démenti toute attaque sur le sol ukrainien, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes a malgré tout rappelé qu'«il y a eu la semaine dernière, sur ce sujet, un sommet européen». «Nous avons rappelé – et ce ne sont pas que des mots – notre attachement de tous les Européens [...] à la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a-t-il souligné.
«Cette unité européenne avait fait défaut il y a six ou sept ans au moment de l'annexion de la Crimée, elle est claire aujourd'hui», a martelé le secrétaire d'Etat.
«Et nous sommes allés plus loin, nous [les Européens] avons dit, comme nos alliés américains d'ailleurs, que nous étions prêts – s'il y avait une atteinte à l'intégrité et la souveraineté de l'Ukraine – à réagir, y compris par des mesures de sanctions si c'était nécessaire», a-t-il affirmé.
Clément Beaune a toutefois confié ne pas vouloir «être alarmiste», estimant que «la situation aujourd'hui» n'avait pas lieu de l'être, mais avoir «un certain nombre d'indications qu'il y a eu des mouvements militaires, [et] une pression à la frontière».
«Il faut être très prudent sur ce sujet, y compris dans les messages publics, mais le meilleur moyen d'apparaître fort comme Européen c'est de dire que nous sommes prêts à réagir tous ensemble et de démontrer d'ailleurs crise après crise [...] que les Européens ne se laissent pas faire quand ils sont provoqués ou menacés», a-t-il ajouté.
Accusée, la Russie assure être menacée par des provocations de l'Ukraine et de l'OTAN
Depuis plus d'un mois, la Russie est accusée par les Occidentaux d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats près de la frontière ukrainienne, en vue d'une possible intervention militaire contre Kiev. Moscou nie toute intention belliqueuse et affirme être menacée par des provocations de Kiev et de l'OTAN. La Russie a proposé aux Etats-Unis et à ses alliés la signature de deux traités interdisant notamment tout élargissement futur de l'Alliance à l'Est, ainsi que les activités militaires proches de la frontière russe, dans les pays de l'ancien espace soviétique. Ces demandes doivent être abordées lors de négociations russo-américaines en janvier.
Le 25 décembre, Moscou a d'ailleurs indiqué que plus de 10 000 militaires russes étaient rentrés dans leurs bases après des exercices d'un mois dans le sud de la Russie et près de la frontière ukrainienne, au cœur donc de vives tensions.