Christiane Taubira remporte une «primaire populaire» qui divise la gauche
Victorieuse de la «Primaire populaire», Christiane Taubira semble en lice pour la présidentielle. Mais ce scrutin, qui n'est pas reconnu par Anne Hidalgo, Yannick Jadot ou Jean-Luc Mélenchon, a surtout mis en lumière les divisions de la gauche.
Sans surprise, Christiane Taubira a remporté le 30 janvier l'initiative décriée de la «Primaire populaire». Elle devrait donc rajouter une candidature à gauche pour la présidentielle. Parmi les actuels prétendants pour 2022, l'ancienne garde des Sceaux était en effet la seule à promouvoir ce type de scrutin particulier – basé sur le jugement majoritaire et organisé par des personnalités controversées tel que le Young leader Samuel Grzybowski.
Et ses adversaires politiques n'ont pas tardé à le faire savoir : dans la foulée de l'annonce du résultat sur TF1, l'écologiste (EELV) Yannick Jadot a ainsi noté que Christiane Taubira était «une candidature de plus», estimant que c'était «exactement l'inverse de ce que souhaitait la "Primaire populaire"».
👉 Sur la victoire de C.#Taubira à la primaire populaire
— TF1Info (@TF1Info) January 30, 2022
🗣️ @yjadot
"Je n'ai rien à dire à Christiane Taubira, c'est une candidature de plus, c'est exactement l'inverse de ce que voulait la #PrimairePopulaire." #PrimairePop
📺 Dans #LE20H sur @TF1pic.twitter.com/FZvJfo6XN3
La candidate socialiste (PS), Anne Hidalgo, a elle aussi martelé dans l'émission C à vous (France 5), que Christiane Taubira était «une candidature de plus» et assuré qu'elle «continuerait sa campagne».
Durant la même émission, Jean-Luc Mélenchon est resté sur la ligne qu'il a adopté depuis le début de cette «Primaire populaire», expliquant ne pas être concerné par la démarche : «[Christiane Taubira] a enfilé la chaussure qui a été préparée pour elle, je ne suis pas concerné, c'est leur affaire.» Alors que l'ancienne ministre sous François Hollande a assuré qu'elle contacterait les différents participants à la présidentielle, le leader de La France insoumise a ajouté avoir «un peu marre des appels téléphoniques où on me prend pour une bille», référence à un récent coup de téléphone en décembre de l'ancien prétendant, Arnaud Montebourg, qui était également en quête d'union avant de jeter l'éponge.
De son côté, le candidat communiste, Fabien Roussel, a déclaré sur Twitter : «J'ai été exclu de cette primaire populaire. Ce n'est pas le candidat qui compte, mais le programme, et je porte des idées différentes dans cette campagne, qui ont vocation à être proposées au vote des Français.»
J'ai été exclu de cette #PrimairePopulaire.
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) January 31, 2022
Ce n'est pas le candidat qui compte, mais le programme.
Et je porte des idées différentes dans cette campagne, qui ont vocation à être proposées au vote des Français. #ApollineMatin
Le représentant du Nouveau parti anticapitaliste, Philippe Poutou, a pour sa part dressé un constat sans concession sur Twitter : «Avec la primaire populaire et l’ajout de la candidature Taubira, la "gauche" libérale s’enlise un peu plus.»
«Le problème pour nous reste la construction nécessaire d’une "gauche" militante radicale, anticapitaliste, pour la reconstruction du mouvement social et changer la société», a-t-il poursuivi.
Avec la primaire populaire et l’ajout de la candidature Taubira, la “gauche” libérale s’enlise un peu plus. Le problème pour nous reste la construction nécessaire d’une “gauche” militante radicale, anticapitaliste, pour la reconstruction du mouvement social et changer la société.
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) January 30, 2022
A contrario, le Parti radical de gauche et son président Guillaume Lacroix, soutien depuis plusieurs semaines de Christiane Taubira, persuadé qu'avec la victoire de cette dernière «le rassemblement de la gauche commence», semble bien esseulé dans son analyse.