Un campement de migrants afghans démantelé à Pantin
- Avec AFP
180 personnes, dont 162 hommes isolés principalement afghans, ont été évacués à Pantin vers des dispositifs d'hébergements temporaires rapporte ce 26 janvier la préfecture d'Ile-de-France.
La préfecture de la région Ile-de-France a annoncé le 26 janvier qu'un campement de migrants a été démantelé le même jour à Pantin (Seine-Saint-Denis) et que 180 personnes, pour l'essentiel des Afghans, ont été transférées vers des hébergements temporaires.
«Ce matin, 180 personnes, dont 18 personnes en famille et 162 hommes isolés ont été prises en charge. Elles se sont toutes vues proposer une situation d'hébergement d'urgence et bénéficieront d'un diagnostic social, sanitaire et administratif», a informé dans un communiqué la préfecture. Ces personnes sans-abri, «originaires principalement d'Afghanistan», s'étaient rassemblées en début d'année sur les berges du canal de l'Ourcq.
«En raison de la crise sanitaire et des risques liés à la proximité des riverains avec les migrants, la préfecture de la Seine-Saint-Denis a décidé de procéder au démantèlement de ce campement, et de mettre à l’abri [...] ses occupants dans des structures d’hébergement temporaire réparties sur l'ensemble du territoire francilien», a souligné la préfecture.
«Cette opération s'inscrit dans une stratégie d'ensemble de reconquête de l'espace public et de la prise en compte de ses occupants vivant dans des conditions sanitaires précaires qui ne permettent pas l'application des mesures de protection face au Covid-19», a ajouté la préfecture. Cette dernière multiplie depuis un an ces opérations (28 en 2021, pour 7 300 personnes prises en charge) afin d'éviter toute reconstitution d'un campement d'ampleur à Paris ou autour de la capitale.
Selon un communiqué de la préfecture d'Ile-de-France, l'évacuation s'est déroulée conjointement avec les services de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, les services de la préfecture d'Ile-de-France et le soutien de la police nationale.
Une association dénonce le manque de structures d'accueil
«Si on se satisfait de la mise à l'abri de ces personnes qui survivaient sur ce campement depuis plusieurs semaines, il est désolant qu'encore aujourd'hui aucun dispositif de premier accueil n'existe à Paris», a réagi Kerill Theurillat, un responsable d'Utopia56, une association présente lors du démantèlement et qui intervient auprès des migrants sans-abri. «Le passage à la rue demeure obligatoire pour ces personnes primo-arrivantes qui fuient le régime taliban», a-t-il encore regretté.
Les personnes mises à l'abri vont être «redirigées vers des structures adaptées à leur situation», a fait savoir de son côté la préfecture d'Ile-de-France, qui assure prendre en charge chaque nuit «155 000 personnes en situation de précarité».