Les non vaccinés sont une «infime minorité» qui «fracture la nation», selon Castex
- Avec AFP
Après la déclaration polémique d'Emmanuel Macron, qui s'est dit décidé à «emmerder» les non vaccinés, le Premier ministre a dénoncé le 5 janvier devant le Sénat l'irresponsabilité des Français persistant à refuser la vaccination.
Devant les sénateurs, le Premier ministre Jean Castex a vilipendé le 5 janvier une «infime minorité» de Français refusant la vaccination, qui selon lui «fracture la nation», appuyant ainsi, à la suite de Gabriel Attal à la sortie du Conseil des ministres, la déclaration polémique d'Emmanuel Macron qui s'est dit déterminé à «emmerder» les non-vaccinés. «Qui outrage la nation ? Qui fracture la nation ? Qui conduit les soignants dans nos urgences à faire des choix éthiques dramatiques ? Eh bien c'est une infime minorité», a lancé le Premier ministre lors des questions au gouvernement au Sénat. «Etre citoyen, c'est aussi avoir des devoirs», a insisté le chef du gouvernement, appelant à «responsabiliser nos concitoyens».
#nonvaccinés : "La politique du gouvernement est constante et cohérente. Qui outrage la Nation ? Qui fracture la Nation ? Qui pousse les soignants à faire, aux urgences, des choix dramatiques ? Cette minorité ne se conforme pas à ses devoir de citoyens", s'agace @JeanCASTEX#QAGpic.twitter.com/Gu7zFSjryU
— Public Sénat (@publicsenat) January 5, 2022
Jean Castex a été interpellé en début de séance par le président des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau, puis par celui du groupe centriste Hervé Marseille, devant un hémicycle échauffé par les propos du chef de l'Etat tenus la veille dans Le Parisien.
«Aucune urgence sanitaire ne justifie des propos d'une telle brutalité, d'une telle indignité», a notamment tempêté Bruno Retailleau, en épinglant la «violence verbale» du chef de l'Etat. «Ce n'est pas un dérapage de plus, c'est un outrage de trop», a-t-il jugé. «Le président est normalement celui qui garantit l'union nationale, [...] l'homme du rassemblement», a pour sa part souligné Hervé Marseille, demandant au Premier ministre si la politique sanitaire du gouvernement avait évolué en passant du triptyque «tester-tracer-isoler à ennuyer les Français».
Après que la polémique a enflammé l'Assemblée nationale le 4 janvier au soir, provoquant la suspension de l'examen du texte sur le pass vaccinal, Jean Castex a appelé à reprendre «la marche des choses». Selon lui, le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal est un «outil majeur pour lutter contre cette pandémie qui galope». Il s'est ensuite rendu à l'Assemblée nationale à la demande des oppositions.