Pass sanitaire : des restaurateurs s'opposent à un potentiel contrôle d'identité de leurs clients
Le renforcement des contrôles du pass sanitaire pourrait contraindre les restaurateurs à vérifier l’identité des clients, une hypothèse qui ne satisfait pas l’ensemble de la profession, certains estimant que cette prérogative échoit aux policiers.
Le ministre de la Santé Olivier Véran s'est montré favorable à l'inscription dans la loi du principe de contrôle d'identité par les restaurateurs ou patrons de bar. Une potentielle mesure d'ores et déjà dénoncée par certains représentants de la profession, comme Christophe Chirat, restaurateur et vice-président du syndicat Antigone qui s’est exprimé au micro de RT France le 23 décembre.
«Ce n’est pas le rôle du restaurateur», a-t-il souligné, dénonçant une stigmatisation de la profession à laquelle, selon lui, on demande «toujours plus». «On a un gouvernement qui manifestement se décharge bien volontiers sur nous plutôt que d’assumer ses propres turpitudes», a déploré Christophe Chirat.
Estimant qu’il «faut siffler la fin de cette folie et revenir à des choses normales», le restaurateur a le sentiment que le gouvernement décharge ses responsabilités sur la société civile, en l’espèce le milieu de la restauration et plus généralement les commerces.
«On a été instrumentalisés avec ce pass sanitaire dont tout le monde a reconnu qu’il n’était pas sanitaire», encore a dénoncé Christophe Chirat pour qui les restaurateurs ont été l’instrument de la politique de vaccination du gouvernement sans que cela ne suscite de réaction, selon lui, des organismes représentant la profession.
Il s’est également opposé à l’idée de contrôler l’identité des clients. «Ce n’est absolument pas notre travail […] Qu’est-ce qu’on a comme légitimité dans tout ça ?», a-t-il lancé en évoquant le rôle dévolu aux policiers à ce sujet. Il a par ailleurs étrillé l’efficacité du pass sanitaire en avançant que s’il fonctionnait, «ça se saurait».
Le coup de pouce prévu par le gouvernement en cas de perte de 50% du chiffre d’affaire a aussi été sévèrement jugé par Christophe Chirat qui y voit une mesure insuffisante. «Si Monsieur [Bruno] Le Maire, on lui enlève la moitié de son salaire et qu’on lui dit "on va juste te rembourser ton forfait téléphonique", je ne sais pas si ça va lui plaire beaucoup», a-t-il ironisé.