Nouveau confinement en France pour les volailles en raison d'un risque de grippe aviaire
- Avec AFP
Le niveau de risque relatif à la grippe aviaire est passé à «élevé» en France et, comme en 2020, les volailles vont donc devoir passer l'hiver enfermées afin d'éviter tout contact avec les oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus.
Les volailles plein air françaises vont à nouveau devoir passer un hiver confiné, le risque lié à la grippe aviaire imposant depuis ce 5 novembre leur «mise à l'abri» afin d'éviter tout contact avec les oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus qui a fait des ravages en 2020. Le gouvernement espère éviter la répétition de l'épisode de l'hiver 2020-2021, quand le virus s'était répandu comme une traînée de poudre dans les élevages du Sud-Ouest et n'avait pu être enrayé qu'au prix de l'abattage de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards.
L'enfermement de volailles habituées à évoluer dehors est souvent vécu comme un crève-coeur pour les éleveurs. Il intervient en outre à une période où ces élevages tournent à plein, avant les fêtes de fin d'année lors desquelles sont consommés dindes, chapons et foie gras.
130 foyers de grippe aviaire en Europe et un niveau de risque «élevé» en France
Le niveau de risque relatif à l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) – communément appelée grippe aviaire – vient de passer à «élevé» en France métropolitaine, selon un arrêté publié ce 5 novembre au Journal officiel.
«L'emballement de la dynamique d'infection dans les couloirs de migration justifie l'élévation du niveau de risque [à] "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain», explique l'arrêté qui entre en vigueur immédiatement.
«Depuis le début du mois d'août, 130 cas ou foyers d'influenza aviaire ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages en Europe, notamment au bord de la mer du Nord et de la mer Baltique, dont trois foyers dans des élevages allemands», recense le ministère de l'Agriculture dans un communiqué qui poursuit en ces termes : «Dans le même temps, la claustration de tous les élevages professionnels a été décidée aux Pays-Bas à la suite de la détection d'un foyer dans un élevage de poules pondeuses. En Italie, six foyers ont été détectés dans des élevages de dindes de chair dans la région de Vérone depuis le 19 octobre.»
Des cas ont aussi été détectés en France mais uniquement dans des élevages non-professionnels, ce qui permet de conserver le statut «indemne» d'influenza qui conditionne des débouchés à l'export. Ces cas français concernent «trois basses-cours contaminées» dans les Ardennes et dans l'Aisne, rappelle le ministère.
La fronde de certains éleveurs
Lorsque le niveau de risque est «élevé», les élevages commerciaux doivent «mettre à l'abri» les volailles mais aussi les particuliers, au moins en installant un filet au-dessus de leur basse-cour.
Les rassemblements de volailles – par exemple pour des concours – sont dorénavant interdits, de même que les compétitions de pigeons voyageurs «au départ ou à l'arrivée de la France jusqu'au 31 mars», annonce le ministère. Dans les zoos, les oiseaux ne pouvant être confinés ou placés sous filet doivent être vaccinés.
Le niveau de risque avait été relevé le 10 septembre pour passer à «modéré». Les éleveurs situés dans près de 6 000 communes devaient dès lors confiner leurs volailles, en particulier le long de la façade Atlantique et du couloir rhodanien – des zones humides prisées par les oiseaux migrateurs.
Des professionnels s'étaient déjà émus de cette mesure, certains affirmant même qu'ils n'enfermeraient pas leurs volailles. Ils estiment que c'est contraire au sens de leur métier d'éleveur de plein air et qu'ils trompent le consommateur qui plébiscite la mention «plein air» sur les étiquettes. «Notre mode d'élevage n'est pas remis en cause, c'est exagéré», a cependant déclaré à l'AFP Bernard Tauzia, président du syndicat des volailles fermières (Synalaf) et éleveur des Landes, département qui fut l'an dernier le plus touché par l'épizootie.