«Irresponsable», «indécent»: le retour de Sophie Pétronin au Mali agace la droite et le gouvernement

«Irresponsable», «indécent»: le retour de Sophie Pétronin au Mali agace la droite et le gouvernement© Mali Presidency/Handout Source: Reuters
Sophie Pétronin à Bamako, le 9 octobre 2020.
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Revenue en mars 2021 au Mali, l'ancienne otage, libérée dans un échange impliquant la remise en liberté de plus de 200 combattants djihadistes, est désormais recherchée par les autorités locales. Le gouvernement dénonce son «irresponsabilité».

Ex-otage de 2016 à 2020 d'un groupe terroriste affilié à al-Qaïda, la Française Sophie Pétronin est retournée au Mali en mars 2021, et elle est désormais recherchée par les autorités depuis le 30 octobre, la Direction générale de la gendarmerie malienne souhaitant l'«appréhender et la conduire sous bonne escorte» en cas de découverte.

Sophie Pétronin révèle les raisons de son retour

Peu après sa libération, l'ancienne otage s'est vue refuser ses demandes de visa de séjour auprès des autorités maliennes. Convertie à l'islam pendant sa captivité, elle a alors convaincu son fils Sébastien de l'aider à retourner dans le pays où elle était restée captive quatre ans. Mediapart a contacté la femme de 76 ans, relayant ses explications dans un article publié le 2 novembre. Sophie Pétronin a raconté vouloir retrouver sa fille, qu'elle avait adoptée à Gao, la ville où elle résidait avant son enlèvement. Elle a expliqué vouloir «par-dessus tout la serrer dans [s]es bras, sécher les larmes qui coulent sur ses joues».

Au prétexte de vacances au Sénégal, la mère et son fils ont pris en mars un avion depuis Genève à destination de Dakar et ont ensuite rejoint par la route le Mali, où elle est arrivée à Bamako en bus, les autorités maliennes étant conscientes qu'elle entrait de manière irrégulière dans le pays, selon son récit auprès de Mediapart. Quelques jours après son arrivée, elle a retrouvé sa fille Zeinabou. «Elle s'est jetée sur moi. J'ai retrouvé la petite que j'avais laissée il y a quatre ans. C'est un sentiment indescriptible», a-t-elle expliqué. Les deux femmes vivaient depuis dans la capitale malienne, toujours selon le récit de l'ancienne otage.

Mais l'avis de recherche émis le 30 octobre par la gendarmerie malienne souligne qu'elle aurait été aperçue dans la région de Sikasso, dans le sud du Mali. Auprès du média français, elle a assuré n'y avoir jamais mis les pieds de sa vie. De son côté, le ministère de la sécurité publique du Mali affirme que les autorités ont «des préoccupations et des questions à lui poser».

Un comportement jugé «irresponsable»

Un imbroglio qui a fait réagir la classe politique française, en particulier des élus de droite qui ont pointé le caractère «irresponsable» selon eux de l'attitude de Sophie Pétronin, revenue au Mali six mois après avoir fait partie d'un échange impliquant la remise en liberté de plus de 200 combattants djihadistes.

«L'attitude de Sophie Pétronin est irresponsable. Elle assumera son destin personnel. C'est sa liberté», a commenté sur CNews la députée européenne LR Nadine Morano. «Se souvenir des appels au secours de son fils : 200 djihadistes relâchés pour sauver la vie de Sophie Pétronin ! Combien cette opération a-t-elle coûté aux contribuables français ?», a déploré la sénatrice LR Valérie Boyer.

L'agacement est palpable également dans les réactions d'élus du Rassemblement national. Le président du parti Jordan Bardella a jugé l'humanitaire française «irresponsable, surtout lorsqu'on sait que nos soldats ont mis leur vie en jeu pour la retrouver». Les eurodéputés Gilbert Collard et Hélène Laporte ont aussi critiqué l'attitude de Sophie Pétronin, la seconde parlant d'une marque de «mépris pour le dévouement de notre armée dans la lutte contre le terrorisme islamiste».

Autre figure du RN, le député européen Thierry Mariani a parlé lui aussi d'un comportement «irresponsable», et «d'un égoïsme indécent» : «En octobre 2020, pour la libérer, 200 djihadistes avaient été remis en liberté… des djihadistes qui ainsi, ont pu reprendre les armes contre nos propres soldats», a-t-il souligné.

Evidemment que nous déplorons le retour de Sophie Pétronin au Mali

Dans l'après-midi ce 3 novembre, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a lui-même commenté l'affaire, dénonçant un comportement irresponsable.

«La position elle est claire : évidemment que nous déplorons le retour de Sophie Pétronin au Mali», a-t-il commenté lors du compte-rendu du conseil des ministres, ajoutant : «Il y a une forme d'irresponsabilité vis-à-vis de sa sécurité à elle, mais aussi vis-à-vis de la sécurité de nos militaires.»

Auprès de l'AFP, l'ex-otage assure ne pas savoir qu'elle est recherchée

Quelques heures après la réaction du gouvernement français, Sophie Pétronin s'est défendue auprès de l'AFP : «Pourquoi irresponsable ? Je suis chez moi ici», a-t-elle expliqué au téléphone à un correspondant de l'agence, confirmant au passage qu'elle se trouvait au Mali et ne niant pas vivre dans les faubourgs de la capitale Bamako.

«Oui, je suis au Mali depuis un moment. Mais je ne suis pas inquiète et je ne suis pas inquiétée. Je me porte bien. Et je suis heureuse d'être là où je suis. Je n'embête personne et personne ne m'embête», a-t-elle dit, apparemment plutôt étonnée du bruit causé par son retour. «Je ne sais pas si je suis recherchée et pourquoi», a-t-elle assuré, insistant pour qu'on «laisse [ses] proches tranquilles».

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