L'appel de dealers à «décapiter et violer» des policiers suscite l'indignation

L'appel de dealers de Savigny-Le-Temple (Seine-et-Marne) à s'en prendre physiquement à des policiers jusqu'à leur mise à mort a suscité l'indignation des forces de l'ordre, mais aussi au sein de la classe politique.
L'appel de dealers à s'en prendre violemment à des policiers pour les «décapiter et [les] violer», découvert le 29 octobre, a provoqué une indignation unanime chez les forces de l'ordre, mais aussi au sein de la classe politique.
La porte-parole de la police nationale est intervenue sur BFMTV le 31 octobre. Elle a indiqué que la police «ne se [laisserait] pas déstabiliser par ceux qui font perdurer les trafics». Elle a jugé la situation «inacceptable», affirmant que les policiers «sont choqués qu'il puisse y avoir un tableau de prime qui soit tagué sur les murs».
La @PoliceNationale ne se laissera pas destabiliser par ceux qui font perdurer les trafics, j'exprime ici ma solidarité avec nos collègues de Savigny-le-temple👇https://t.co/NYbHrdCJ6L
— Porte-parole de la police nationale (@PorteParolePN) October 31, 2021
Le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) s'est montré plus virulent, qualifiant les tags de «mur de la honte». Selon lui, cela n'empêchera pas que «la police, haïe et menacée, y entre, et y entrera encore [dans ce quartier]. Et encore. Tous les jours. Peu importe si ça déplaît à ces voyous illettrés.»
Le mur de la honte dans une cité de #SavignyLeTemple démontre une chose : la #police, haïe et menacée, y entre, et y entrera encore. Et encore. Tous les jours. Peu importe si ça déplaît à ces voyous illettrés.
— Commissaires de la Police Nationale SCPN (@ScpnCommissaire) October 31, 2021
Le policier Abdoulaye Kanté a quant à lui mis en garde contre l'effet de mimétisme. «Dans ces quartiers-là, quand vous voyez ces inscriptions, forcément il y en a d'autres aussi qui vont vouloir faire la même chose et surenchérir», a-t-il déclaré au micro de BFMTV, le 31 octobre.
Ma réaction ce matin sur @BFMTV suite aux inscriptions honteuses dans un hall d'immeuble contre nos collègues.
— Abdoulaye Kanté (@AbdoulayeK3) October 31, 2021
Soutien @PoliceNat77💪🏿#policiers#MurDeLaHaine#savignyletemplepic.twitter.com/4g96cMKBRW
Appels à rétablir l'autorité de l'Etat
Au sein de la classe politique, la droite appelle à punir les responsables de ces appels à la violence. Ainsi, Eric Ciotti, l'un des candidats à la primaire des Républicains (LR), a proposé «face à ces barbares d'appliquer des peines automatiques planchers ; celui qui menace un policier dort le soir même en prison».
À #SavignyleTemple les dealers taguent leur grille tarifaire anti flic :
— Eric Ciotti (@ECiotti) October 31, 2021
- Décapiter un policier
- Rafaler la police
- Violer une policière
Face à ces barbares j’appliquerai des peines automatique planchers =
celui qui menace un policier dort le soir même en prison pic.twitter.com/0TBhR4MAKB
Michel Barnier, également candidat à la primaire de LR, a estimé que «la France doit la protection à toutes celles et à tous ceux qui assurent la sécurité de nos concitoyens». Exprimant sa «solidarité» avec les forces de l'ordre, il a assuré vouloir «arrêter cette sauvagerie et rétablir l'autorité de l'Etat».
De nouvelles menaces contre des policiers à #SavignyleTemple ! La France doit la protection à toutes celles et à tous ceux qui assurent la sécurité de nos concitoyens. Et la solidarité avec les forces de l'ordre. Il faut arrêter cette sauvagerie et rétablir l'autorité de l'Etat.
— Michel Barnier (@MichelBarnier) October 31, 2021
Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France, lui aussi candidat à l'investiture présidentielle chez LR, a jugé sur BFMTV que «depuis trop longtemps, nos policiers et leurs familles sont menacés. La justice doit être dure avec ces délinquants et criminels pour leur faire comprendre qu'ils ne seront jamais propriétaires d’un territoire de la République».
Les tags découverts à #SavignyLeTemple sont odieux. Depuis trop longtemps, nos policiers et leurs familles sont menacés. La justice doit être dure avec ces délinquants et criminels pour leur faire comprendre qu'ils ne seront jamais propriétaires d’un territoire de la République. pic.twitter.com/5YlNFE0IKV
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) October 31, 2021
La sénatrice des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a fustigé l'impunité qui règne dans ces quartiers. «Pour le gouvernement la République est partout, sauf à Savigny-le-Temple apparemment, où des tags appellent au meurtre et au viol de policiers», a-t-elle twitté.
Pour le Gouvernement la République est partout, sauf à Savigny-le-Temple apparemment où des tags appellent au meurtre et au viol de policiers... allons-nous les laisser agir en toute impunité encore ?https://t.co/RkHULQTvNz
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) October 31, 2021
Plus à droite de l'échiquier politique, Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national (RN), a estimé que «cette haine anti-flic doit être implacablement réprimée». «Il faut protéger ceux qui nous protègent et rendre ces quartiers à la France», a-t-il ajouté.
Alors que des policiers sont menacés à #SavignyleTemple, avec des propos d'une violence inouïe, certains sur les réseaux sociaux crient au complot. Voilà ce qui renforce les délinquants : l'absence d'unité, le doute permanent, la culture de l'excuse. Soutien à la #police.
— François Jolivet (@FJolivet36) October 31, 2021
Le député européen Identité et démocratie Gilbert Collard s'est demandé ce que «fout» Gérald Darmanin au sujet de ces «primes de l'horreur» alors que des «dealers promettent des primes pour tuer ou violer des policiers».
Les primes de l'horreur : à #SavignyleTemple, les dealers promettent des primes pour tuer ou violer des #policiers : mais que fout #Darmanin !
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) October 31, 2021
Src Le Parisien https://t.co/AfeqbizXoY
Du côté de La République en marche (LREM), si le député François Jolivet dénonce une «violence inouïe», il a aussi estimé que «certains sur les réseaux sociaux crient au complot». «Voilà ce qui renforce les délinquants : l'absence d'unité, le doute permanent, la culture de l'excuse», a-t-il précisé.
Alors que des policiers sont menacés à #SavignyleTemple, avec des propos d'une violence inouïe, certains sur les réseaux sociaux crient au complot. Voilà ce qui renforce les délinquants : l'absence d'unité, le doute permanent, la culture de l'excuse. Soutien à la #police.
— François Jolivet (@FJolivet36) October 31, 2021
Le tableau de primes accompagnant des menaces taguées dans le hall d'un immeuble de Savigny-le-Temple a été découvert par des policiers le 29 octobre. A chaque sévice correspondait une récompense précisément estimée. Le délégué départemental du syndicat de police Unité-SGP en Seine-et-Marne avait fait part au Parisien d'«une recrudescence de ce genre de tags avec parfois les noms ou les photos Facebook des collègues qui apparaissent». Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était rendu sur place pour apporter son soutien aux policiers.