Marine Le Pen en Hongrie pour rencontrer le Premier ministre Viktor Orban
Concurrencée dans les sondages par l'émergence du «phénomène Zemmour», Marine Le Pen doit être reçue le 26 octobre par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. L'occasion pour la candidate du RN de montrer qu'elle dispose d'alliés en Europe.
Marine Le Pen est arrivée en Hongrie le 25 octobre pour rencontrer le Premier ministre hongrois Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010. Cette rencontre survient un mois après la visite de son principal rival potentiel, le polémiste Eric Zemmour, qui était accompagné pour l'occasion par la nièce de la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, Marion Maréchal.
Au coude-à-coude dans les sondages avec ce dernier (qui n'a toujours pas officialisé sa possible candidature), Marine Le Pen cherche à renforcer sa stature internationale en s'affichant aux côtés de celui qui incarne une vision «souverainiste» de l'Europe.
Face à l'UE, l'Europe des Nations ?
Marine Le Pen et Victor Orban apparaîtront ensemble lors d'une conférence de presse prévue à 15h00, quand Eric Zemmour n'avait eu droit qu'à un entretien privé sans photo officielle.
Si Viktor Orban a longtemps pris soin de ne pas s'afficher aux côtés de Marine Le Pen, il a changé de politique depuis que son parti a quitté en mars le groupe PPE (droite) au Parlement européen. Pour le Premier ministre hongrois, la priorité est aujourd'hui à la construction d'une alliance «à droite de la droite», comme le note Eszter Petronella Soos, politologue hongroise spécialiste de la France, interrogée par l'AFP.
À l'occasion de son voyage en Hongrie, Marine Le Pen compte beaucoup sur la résonance de cette rencontre. Pour la candidate à la présidentielle, ce rendez-vous est à la fois symbolique et stratégique : il s'agit d'incarner «l'Europe des Nations» face à l'Union européenne.
Invitée sur LCI, la candidate du Rassemblement national à la présidentielle avait exprimé sa joie de voir «toute une série de forces politiques» désireuses «d'impulser la fin d'une Union européenne devenue une succession de menaces, de chantages, de ruines des souverainetés nationales».
Depuis son accession au pouvoir, Viktor Orban n'a cessé de fustiger les «sommités européennes». «Bruxelles parle et se conduit aujourd'hui avec nous et avec les Polonais comme il est d'usage de le faire avec des ennemis», avait-il lancé le 23 octobre, devant une foule de partisans.
Des divergences persistent quant aux valeurs sociétales
Malgré leur vision commune de l'Europe, des divergences persistent néanmoins entre le Premier ministre hongrois et la candidate du RN à la présidentielle.
Selon le politologue Jean Yves Camus interrogé par L'Express, l'idéologie libérale-conservatrice du Premier ministre hongrois est plus en phase avec celle d'Eric Zemmour. Viktor Orban est, comme le polémiste, plus libéral sur le plan économique, tout en étant plus conservateur sur le plan des valeurs sociétales que Marine Le Pen.
Tous deux partisans de la théorie du «grand remplacement», Eric Zemmour et Viktor Orban pourfendent également ce qu'ils estiment être la propagande du «lobby LGBT», tandis que Marine Le Pen n'avait pas participé en 2013 à la Manif pour tous contre le mariage de personnes de même sexe.