France

La diplomatie française assure Alger de «son respect fondamental de la souveraineté algérienne»

«C'est aux Algériens et à eux seuls de décider de leurs destins et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique», a confié Jean-Yves Le Drian ce 12 octobre, alors que les tensions entre Paris et Alger sont toujours vives.

Le chef de la diplomatie française a réitéré ce 12 octobre son «respect fondamental de la souveraineté algérienne», dans un climat de tensions entre Paris et Alger, notamment sur la question de leur histoire coloniale commune.

«Récemment, le président de la République a rappelé son profond respect pour le peuple algérien», a expliqué devant l'Assemblée nationale Jean-Yves Le Drian. 

«Cela signifie aussi bien sûr le respect fondamental de la souveraineté algérienne», a-t-il ajouté, poursuivant : «C'est aux Algériens et à eux seuls de décider de leurs destins et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique».

Dans la journée du 2 octobre, Alger avait décidé le rappel «immédiat» de son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar-Daoud, et, comme autre mesure de rétorsions, a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français de l'opération anti-djihadisme Barkhane au Sahel.

Le retour de l'ambassadeur d'Algérie «est conditionné au respect de l'Algérie, le respect total de l'Etat algérien», a réagi le 10 octobre le président algérien Abdelmadjid Tebboune auprès des médias algériens. Interrogé sur ce rappel de l'ambassadeur, Jean-Yves Le Drian a expliqué le regretter. «Cela ne correspond pas à l'importance que nous attachons à la relation entre nos deux nations», a-t-il poursuivi. «Nous sommes convaincus de l'intérêt commun de nos deux pays à travailler ensemble. Cette vision [...] est je crois partagée par beaucoup de responsables algériens à tous niveaux». 

Emmanuel Macron avait déclenché la colère d'Alger avec des propos rapportés par le quotidien Le Monde début octobre. Il y accusait le système «politico-militaire» algérien d'entretenir une «rente mémorielle» sur le conflit en servant à son peuple une «Histoire officielle» qui «ne s'appuie pas sur des vérités». Les relations bilatérales sont tendues sur de multiples dossiers dont, outre la question mémorielle, le dossier de l'immigration.