13 Novembre : le «procès du siècle» avec ses 20 accusés s'ouvre

- Avec AFP

13 Novembre : le «procès du siècle» avec ses 20 accusés s'ouvre
Dans la nouvelle salle d'audience prévue pour 500 personnes, le box des accusés au procès du 13 Novembre, Palais de Justice de Paris (RT France).
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Salah Abdeslam, muré dans son silence, est le seul assaillant encore en vie de la cellule djihadiste du 13-Novembre. La plupart des autres accusés ont été utilisés à des fins logistiques. Certains sont morts et un seul est en cavale.

Un procès historique et même le «procès du siècle», comme on l'appelle dans les couloirs du Palais : 20 individus sont renvoyés devant la cour d'assises spéciale de Paris afin d'être jugés à partir du 8 septembre pour leur participation aux attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre 2015. 

Ce procès historique doit durer neuf mois et une gigantesque salle d'audience prévue pour 500 personnes a été spécialement construite à l'intérieur du Palais de Justice de Paris dans la salle des Pas perdus. Un dispositif de sécurité XXL est également prévu sur l'Ile de la Cité, avec des zones soumises à des contrôles stricts et des interdictions de circuler aux véhicules sur certaines voies.

Avec près de 1 800 parties civiles constituées, plus de 300 avocats, des journalistes et du public attendus en nombre, la gestion des flux de circulation est l’une des préoccupations majeures de la cour d'appel, dans un contexte de menace terroriste élevée.

Parmi les 20 accusés, Salah Abdeslam, mutique

Parmi les accusés, un seul assaillant est encore vivant après ces attaques terroristes : Salah Abdeslam. Seuls 14 accusés seront physiquement présents à l'audience dont trois comparaîtront libres et six seront jugés par défaut. Cinq d'entre eux sont présumés morts.

Le Franco-Marocain Salah Abdeslam est né le 15 septembre 1989 à Bruxelles. Il était proche d'Abdelhamid Abaaoud (un de ses amis d'enfance), lui-même coordinateur de plusieurs attentats en Europe et chef opérationnel des commandos du 13-Novembre. Le frère d'Abdeslam, Brahim, s'est fait exploser au Comptoir Voltaire à Paris, tandis que Salah a abandonné sa ceinture explosive au cours de la soirée après avoir amené des complices au Stade de France.

Les raisons de cette reculade restent encore à définir par la justice alors que Salah Abdeslam fait preuve d'un profond mutisme depuis son interpellation. Il a été condamné à 20 ans de réclusion en Belgique pour avoir tiré sur des policiers en mars 2016. Il sera également jugé pour les attentats de Bruxelles qui ont fait 32 morts en mars 2016.

Belgo-Marocain né en 1984, Mohamed Abrini est pour sa part jugé pour avoir convoyé le commando terroriste en Ile-de-France et avoir contribué au financement des attaques, ainsi qu'à la fourniture d'armes.

Il s'agit d'un ami d'enfance des frères Abdeslam. Il a été interpellé à Bruxelles en avril 2016, quelques semaines après Salah. Il a également participé aux attentats de Bruxelles et a hérité le surnom d'«homme au chapeau» à l'époque de sa traque.

Mohammed Amri, 33 ans, un Belgo-Marocain proche des frères Abdeslam, a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique en sachant qu'il était impliqué dans les attentats. Interpellé en Belgique le 14 novembre, il a été extradé en juillet 2016 en France où il est incarcéré depuis cette date.

Auteur: RT France

Certains accusés comparaissent libres

Hamza Attou, lui, comparaît libre sous simple contrôle judiciaire : ce Belgo-Marocain de 27 ans avait accompagné Mohammed Amri pour aller chercher Salah Abdeslam à Paris. Il a dans un premier été incarcéré avant d'être remis en liberté en mai 2018.

Yassine Atar, Belgo-Marocain de 35 ans, est soupçonné d'avoir détenu une clé de la planque bruxelloise où s'est réfugié Salah Abdeslam après les attentats. C'est également dans cette planque qu'ont été fabriquées les ceintures explosives utilisées à Paris. Arrêté à Bruxelles en mars 2016, il a été extradé en juin 2018 vers la France, où il est incarcéré.

Sofien Ayari, Tunisien né le 9 août 1993, a été le compagnon de cavale de Salah Abdeslam en Belgique. Il a rejoint le groupe Etat islamique en Syrie fin 2014, avant de revenir en Europe en 2015, accompagné d'Osama Krayem et d'Ahmad Alkhad. Arrêté à Bruxelles en même temps que Salah Abdeslam en mars 2016, il a déjà été condamné à une peine de 20 ans de réclusion en Belgique pour avoir tiré sur un policier. Son ADN a été trouvé dans plusieurs planques ayant servi à la préparation des attentats du 13-Novembre. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir voulu commettre ou préparer, avec Osama Krayen, un attentat à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol parallèlement aux attaques parisiennes.

De nationalité suédoise, Osama Krayem, 29 ans, a rejoint la Syrie en 2014 puis regagné l'Europe par la route des migrants. Comme Sofien Ayari, il a été compagnon de cavale de Salah Abdeslam à Bruxelles après les attentats du 13-Novembre. Détenu en Belgique depuis avril 2016, il a été identifié comme l'un des bourreaux du pilote jordanien assassiné par Daesh début 2015 en Syrie. Il est également impliqué dans les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Il a été transféré en France pour le procès.

Mohamed Bakkali est pour sa part considéré comme un des logisticiens du commando : il est accusé d'avoir loué des voitures en vue des attentats. Détenu en France depuis 2018, ce Belgo-Marocain de 34 ans, né le 10 avril 1987, est également poursuivi pour la location, sous une fausse identité, de planques pour la cellule djihadiste de Bruxelles. Par ailleurs accusé d'avoir été le chauffeur qui a ramené en Belgique Abdelhamid Abaaoud et le tireur de l'attentat déjoué par des passagers dans le train Thalys en août 2015, il a été condamné dans ce dossier à 25 ans de prison, en décembre 2020. Il a fait appel de cette décision. 

Abdellah Chouaa est le dernier mis en examen de l'enquête. Ce Belgo-Marocain de 40 ans est soupçonné d'avoir apporté un soutien logistique à la cellule qui a préparé les attentats. Fils d'un imam du quartier bruxellois de Molenbeek, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

Ali El Haddad Asufi est un Belgo-Marocain de 36 ans qui était en contact régulier avec les membres de la cellule djihadiste. Il est accusé d'avoir participé à la fourniture d'armes. Il est en détention depuis juin 2019.

Adel Haddadi, Algérien de 34 ans, et Muhammad Usman, Pakistanais de 28 ans, ont été interpellés en décembre 2015, un mois après les attentats, dans un foyer de migrants en Autriche. Ils ont quitté la Syrie et rejoint l'Europe par la route des migrants avec deux kamikazes du Stade de France. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat en France. Ils sont détenus en France depuis juin 2016.

Farid Kharkhach est un belgo-Marocain de 39 ans, né le 4 juillet 1982, accusé d'avoir fourni des faux papiers à la cellule à la demande de Khalid El Bakraoui, un des auteurs des attentats de Bruxelles. Arrêté en Belgique en janvier 2017, il est détenu en France.

Ali Oulkadi est un ancien proche de Brahim Abdeslam. Ce Français de 37 ans est soupçonné d'avoir aidé Salah Abdeslam à se cacher à son arrivée à Bruxelles le 14 novembre mais a toujours nié avoir été au courant du projet terroriste de la cellule. Interpellé en Belgique en novembre 2015 puis remis à la France, il a été incarcéré avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin 2018.

Les accusés absents

Oussama Atar est né en 1984. Il s'agit d'un vétéran du djihad identifié sous le nom de guerre d'Abou Ahmed al-Iraki. Il est considéré comme l'un des responsables de la branche renseignement de Daesh.

Selon les magistrats français, ce Belgo-Marocain est l'ordonnateur des attentats parisiens. Jamais interpellé, il aurait été éliminé par une frappe occidentale en zone irako-syrienne au mois de novembre 2017.

«Ahmad Alkhald», alias Omar Darif est un Syrien. Il est considéré comme le seul acteur majeur des commando du 13 novembre 2015 qui soit encore en fuite. Son ADN a notamment été trouvé sur des ceintures explosives utilisées à Paris. Pour les enquêteurs, il était l'un des principaux artificiers de Daesh.

Fabien et Jean-Michel Clain sont devenus des figures du djihad français : ces deux frères toulousains ont très vraisemblablement été tués en février/mars 2019 dans une frappe aérienne en Syrie. Fabien Clain a été identifié comme l'homme qui a enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13-Novembre et dans lequel son frère Jean-Michel psalmodiait des chants religieux.

Ahmed Dahmani est un Belgo-Marocain de 32 ans, originaire de Molenbeek comme son ami Salah Abdeslam. Il est soupçonné d'être un logisticien de la cellule djihadiste ayant préparé les attentats. Il s'était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie où il a été condamné en 2016 à dix ans de prison et écroué. Il y est toujours emprisonné.

Obeida Aref Dibo dit «Abou Walid Al-Souri», Syrien, était un cadre de la cellule des opérations extérieures de Daesh, proche d'Ahmad Alkhad. Il serait mort dans un bombardement en février 2016.

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