Le curé qui achetait de la drogue avec l'argent de la quête devra rembourser ses péchés
- Avec AFP
Un ancien prêtre de l'Eure avait détourné plus de 100 000 euros au diocèse. Avec cet argent il s'offrait des nuits d'hôtel à Paris, voire même de la drogue. Il a été condamné ce vendredi à une amende de 15 000 euros.
Charité bien ordonnée commence par soi-même ? Visiblement ce curé de l’Eure a pris cette expression un peu trop au sérieux. Il avait ainsi détourné plus de 100 000 euros sur l’argent de la quête des fidèles de son église. Vendredi, le père Francis Michel a été condamné à 15 000 euros d’amende pour ces faits.
Curé de Thiberville, dans l’Eure, l’homme était en conflit depuis de longues années avec son évêque. Entre 2006 et 2008, ce curé n’avait pas restitué au diocèse l’argent versé par les fidèles lors des messes, des enterrements ou des baptêmes. 100 000 euros au total tout de même !
Dépenses pour des nuits d'hôtels de la maroquinerie, des piercings. Un prêtre conservateur a détourné la quête http://t.co/64g9PgQdv8
— romainblachier (@romainblachier) 9 Octobre 2015
C’est l’évêché qui avait porté plainte, et les enquêteurs avaient finalement retrouvé plus de 115 000 euros sur 11 comptes bancaires. Le tout quand les prêtres ont un salaire de 900 euros par mois. Et si le curé avait la réputation de vivre dans le dénuement, portant une soutane pleine de trous, ses relevés bancaires ont néanmoins révélé des dépenses pour des nuits d'hôtel à Paris, pour de la maroquinerie et, plus curieusement, des piercings.
Lire aussi : ils cambriolaient des églises pour financer Daesh
Il aurait aussi versé 30 000 euros à un jeune homme hébergé chez lui, afin de lui permettre de payer un permis de conduire que le garçon n'a jamais passé.
France À Évreux, l’ancien curé de Thiberville devant la justice pour abus de confiance: Le P. Francis Michel, ... http://t.co/o3HwM8mTUI
— Urbi&Orbi (@UrbiOrbi_Croix) 9 Octobre 2015
«L'église n'est pas au-dessus des lois, que l'on soit curé ou pas, chaque justiciable doit rendre des comptes à un moment donné à la société civile», s’est félicité l’avocate de l’association diocésaine, partie civile dans le procès. «Je reconnais que je me suis fait rouler dans ma vie", avait expliqué à l'audience, début octobre, le père Michel. «Une fois, un chèque a même servi à acheter de la drogue», avait-il confessé. Le tribunal aura finalement été plus sévère que le parquet, qui avait requis 5000 euros d’amende.