Drones armés et de surveillance : un rapport pointe le retard de la France
Un nouveau rapport de la commission Défense du Sénat tire le signal d'alarme : la France n'est pas assez bien dotée en drones et doit combler son retard. Le drone américain Reaper équipe pour le moment l'armée de l'air au Sahel.
Se préparer à la «guerre des drones» est un impératif stratégique selon un rapport de la commission de Défense du Sénat dont le contenu a été dévoilé dans la presse le 2 juillet. Intitulé «Se préparer à la guerre des drones : un enjeu stratégique», le document parlementaire presse la défense française d'étoffer son parc de drones armés pour doter le pays d'une arme en passe de devenir essentielle sur les champs de bataille à l'avenir, et même sur le territoire national.
Les drones, des armes de nouvelle génération dont la France tarde à s’équiper
— RT France (@RTenfrancais) July 7, 2021
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Et le rapport de dresser : «Depuis 2019, un rattrapage capacitaire est en cours : les forces armées disposeront de plusieurs milliers de drones d'ici 2025, contre quelques dizaines seulement il y a quatre ans.»
Selon le rapport, plus de la moitié des frappes effectuées par la France au Sahel ont été menées à l'aide du drone Reaper depuis décembre 2019 (époque à laquelle la France a commencé à armer ses drones fabriqués par l'américain General Atomics).
Il faudra attendre l'horizon 2028 pour que la France remplace ses drones américains par ceux produits dans le cadre du programme Eurodrone qui serait «enfin sur des rails», selon le rapport.
Le rapport met également l'accent sur les petits drones dont la France se dote également depuis 2019 avec un objectifs fixé à 900 pièces pour 2025 : «Plusieurs conflits récents, non seulement la guerre au Haut-Karabagh en 2020 mais aussi les combats en Libye en septembre 2019 et la campagne turque dans le nord de la Syrie en mars 2020 ont été marqués par l'utilisation massive de drones tactiques et de petits drones.» Parmi les modes opératoires décrits, on peut notamment relever le guidage de tirs d'artillerie, le leurrage, les vols en essaim et les attaques suicides «pour pénétrer les défenses sol-air adverses [et qui] préfigurent les conflits de demain, où les drones seront omniprésents.»
Israël, la Chine, la Turquie et l'Iran se sont lancés dans cette course à la production et l'exportation de petits drones bon marché à grande échelle. Les microdrones, quant à eux, sont considérés comme sacrifiables et également peu coûteux dans le rapport.
Enfin, sur le territoire national, le rapport attire l'attention sur la lutte antidrone avec une estimation de 2,5 millions de drones en majorité civils en France. Objectif : détecter la menace et la neutraliser en usant éventuellement d'un leurre ou d'un brouillage, voire d'une destruction en terrain dégagé.