Modélisation : l'Institut Pasteur évoque des mesures concernant exclusivement les «non-vaccinés»
L'institut Pasteur a estimé dans une modélisation que des mesures appliquées aux seuls «non-vaccinés» contre le Covid-19 «pourraient maximiser le contrôle de l’épidémie tout en minimisant l’impact sociétal» en cas de quatrième vague.
Le texte évoque des «questions sociales et éthiques importantes qui doivent être discutées» : dans une modélisation mise en ligne le 29 juin, l'Institut Pasteur estime que les «mesures non-pharmaceutiques [comme la distanciation physique, les gestes barrières ou le port du masque]» auraient un «impact similaire» si elles sont appliquées à l'ensemble de la population ou aux seuls individus non vaccinés en cas de quatrième vague du Covid-19.
Partant, les auteurs du texte considèrent que des mesures appliquées aux seuls non-vaccinés «pourraient maximiser le contrôle de l’épidémie tout en minimisant l’impact sociétal».
Pour cette modélisation, l'institut s'est basé sur un scénario dans lequel le R0 (nombre de personnes qu'un individu infecté peut contaminer) serait égal à 4 et dans lequel 30% des 12-17 ans, 70% des 18-59 ans et 90% des plus de 60 ans auraient été vaccinés.
«Les personnes non-vaccinées contribuent à la transmission de façon disproportionnée : une personne non-vaccinée a 12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV-2 qu’une personne vaccinée», lit-on dans le texte. «Il est important que les plus fragiles aient une couverture vaccinale aussi haute que possible», est-il écrit plus loin.
Plus globalement, «du fait de la vaccination, l’effort nécessaire pour contrôler un rebond épidémique devrait être nettement moindre que pendant la période pré-vaccinale», estime également l'Institut Pasteur.
Les mineurs, source d’inquiétude
Selon la modélisation, les mineurs devraient être considérés avec une attention particulière en raison de leur faible taux de vaccination. «Du fait d’une couverture vaccinale faible, les enfants et adolescents représentent à peu près la moitié des infections alors qu’ils couvrent seulement 22% de la population. Par ailleurs, ils sont à l’origine d’à peu près la moitié des transmissions», lit-on.
Pour cette raison, l'institut préconise d'éventuelles mesures de contrôle dans les établissements scolaires et des «protocoles sanitaires plus stricts que ceux appliqués aux adultes vaccinés». «La vaccination des enfants et adolescents devrait leur permettre un retour à une vie normale», juge en outre le texte.
La perspective d'une sortie rapide de crise sanitaire semble remise en question par l'émergence de variants plus contagieux qui représentent des dangers y compris dans les pays où une large partie de la population est vaccinée, en particulier le variant Delta apparu en Inde et identifié dans 85 pays à ce jour selon l'OMS.