Jean-Marie Le Pen : l'échec du RN au premier tour des régionales est lié à sa «dédiabolisation»
Pour Jean-Marie Le Pen, compte tenu «des évènements qui donnent raison» au parti, le RN aurait dû mieux faire. Mais il estime qu'après son virage stratégique, le RN ne représente plus une «alternative» à un système «décadent et condamné»
Dans un entretien d'actualité diffusé sur sa chaîne YouTube le 24 juin, le fondateur et ex-dirigeant du Front national (aujourd'hui Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen, a estimé que l'échec de cette formation politique lors du premier tour des élections régionales était lié à la «dédiabolisation» du mouvement engagé par sa fille, Marine Le Pen.
«Le RN a subi un échec qui est lié à un phénomène très banal qui s’est appelé, selon les moments, la dédiabolisation, et qui est en fait la dé-lepénisation qui consistait à retirer au Front national les éléments les plus dynamiques de ses campagnes électorales et les plus percutants sur le plan des réalisations», a tranché Jean-Marie Le Pen. Le patriarche précise que le mouvement avait pour habitude de se présenter comme une «alternative» à un système «décadent et condamné» avec un positionnement à «la droite de la droite», ce qui semble ne plus être le cas.
Compte tenu des événements qui lui donnaient raison, il aurait dû progresser beaucoup plus que les autres
Si le Rassemblement national avait maintenu cette ligne initiale, «le Front national se serait vu rallier progressivement par une partie de plus en plus importante du corps électoral se rendant compte du déclin de la France, et en quelque sorte, des perspectives de redressement exclusivement présentées par le Front national», selon Jean-Marie Le Pen. «Compte tenu des événements qui lui donnaient raison, il aurait dû progresser beaucoup plus que les autres», conclut-il.
Lors du premier tour des élections régionales et départementales qui s'est tenu le 20 juin, le Rassemblement national a fait mentir tous les sondages en affichant un score global bien plus faible qu'en 2015 lors des précédentes élections régionales. Annoncé en tête dans six régions par les sondages, le Rassemblement national n'est arrivé premier qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur.