Paris : des éboueurs envahissent la cour de l'Hôtel de ville, des fumigènes allumés sur le toit
Souhaitant faire entendre leurs revendications et rencontrer le maire de Paris Anne Hidalgo, au moins une centaine d'éboueurs ont occupé la cour de l'Hôtel de ville. Certains ont allumé des fumigènes sur le toit de l'édifice.
Après plusieurs tentatives, au moins une centaine d'éboueurs et d'égoutiers ont réussi à pénétrer ce 25 mai dans la cour de l'Hôtel de ville de Paris dans le cadre d'une action visant à protester notamment contre la hausse du temps de travail prévue en 2022.
A force de mépriser la classe #ouvriere elle se rebelle et se bat pour Ses idéaux! #luttedesclasses. Ls agents de la #villedeparis occupent la #mairie sans limite ! #forceetcourage a nos camarades 2 première ligne! #onestla#miserableegoutier#servicepublic#saccageservicepublicpic.twitter.com/QiL1I6rHPr
— Cdb égout de Paris (@Cdboeuf) May 25, 2021
Souhaitant également faire entendre des revendications relatives à leurs conditions de travail, certains d'entre eux ont allumé des fumigènes depuis le toit de l'édifice. «Face au refus de la direction d'écouter les revendications, les camarades ont voté à l'unanimité moins une la poursuite de l'occupation», a déclaré une représentante du syndicat CGT présente devant le bâtiment.
Les grévistes bloquent maintenant la rue de Rivoli. pic.twitter.com/Fs0RKXMaUb
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 25, 2021
Dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit que quelques manifestants ont pu atteindre le toit de la mairie.
Plus haut vers les étoiles ! #onestla#egoutiersdeparis se battent pour un #servicepublic de qualité ! Occupation de l'hôtel de ville. #egoutiersdeparis#Paris#onlacherien#miserableegoutier#servicepublic@n_arthaud@AnasseKazib@Francois_Ruffin@Simonnet2@MathildePanotpic.twitter.com/R7kgCgGugo
— Cdb égout de Paris (@Cdboeuf) May 25, 2021
⚠️FLASH INFO⚠️ En direct L'hôtel de Ville de Paris repris et occupé par les agents en lutte !! 🚩✊🏴 #pasuneminutedeplus#grève#servicepublichttps://t.co/ek1FiTCg35pic.twitter.com/NUcmvwESLm
— CGT FTDNEEA (@CFtdneea) May 25, 2021
Plus tard, la police a fait usage de la force pour tenter de disperser les éboueurs.
🛑 ÉBOUEURS BLESSÉS PAR LA POLICE 🛑
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) May 25, 2021
En grève, ils occupent l'hôtel de ville depuis ce matin. Eux qui étaient en première ligne lors de la crise covid, qu'on a encensé pour leur travail essentiel, se sont fait gazer et matraquer par la police.
📹 @RevPermanente@eboueursdeparispic.twitter.com/JJPfZ6kemB
Une manifestation contre le passage aux 35 heures
Selon un égoutier interrogé sur place par le média Révolution permanente, 300 personnes auraient envahi la cour de la mairie de Paris. «Dans la propreté, les conditions de travail n'ont pas bougé. On se sent comme des esclaves et on veut nous changer nos droits. On a travaillé pendant le Covid et on a rien eu», a dénoncé auprès du média un éboueur de la ville présent au rassemblement. Des manifestants ont également bloqué la rue de Rivoli située à proximité.
Les grévistes bloquent maintenant la rue de Rivoli. pic.twitter.com/Fs0RKXMaUb
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 25, 2021
Cette action se déroule alors qu'une grève reconductible a été déclarée pour protester contre une hausse du temps de travail prévue à partir de 2022 par la réforme de la fonction publique. Cette dernière prévoit la suppression des exceptions locales sur le temps de travail (en vigueur depuis un décret de 2001), alignant les agents de la Ville de Paris sur le régime des 35 heures hebdomadaires, et les privant ainsi de huit jours de repos par an.
Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, avait rappelé à l'ordre dans un courrier le 29 avril le maire de Paris Anne Hidalgo sur son obligation de se mettre en conformité concernant la durée de travail des agents publics. L'édile PS avait demandé un report de trois mois de l'application de la nouvelle loi. Le ministre l'avait en réponse enjointe «de respecter la date du 1er janvier 2022 pour l'entrée en vigueur de cette disposition», soulignant que ce «processus» de mise en conformité avait été «engagé dans la plupart des collectivités territoriales concernées» et qu'il était «achevé ou en passe de l'être très prochainement» pour une majorité d'entre elles.