Emprisonné depuis deux mois, Georges Tron continue d'administrer la ville de Draveil

- Avec AFP

Emprisonné depuis deux mois, Georges Tron continue d'administrer la ville de Draveil© Gonzalo Fuentes Source: Reuters
Georges Tron est une figure politique de Draveil (image d'illustration).
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Condamné en appel à cinq ans de prison dont trois ferme pour viol et agressions sexuelles, le maire Les Républicains de Draveil (Essonne) Georges Tron continue à gérer la ville. L'opposition est scandalisée par l'attitude de la majorité de droite.

«Je vais vous lire quelques mots de monsieur le maire» : au conseil municipal de Draveil dans l'Essonne le 21 avril au soir, le maire Les Républicains (LR) Georges Tron, incarcéré depuis sa condamnation en appel pour viol et agressions sexuelles en février, garde son influence dans les décisions de la ville.

Depuis plus de 25 ans, Georges Tron dirige cette ville essentiellement résidentielle de 30 000 habitants de la rive droite de la Seine, à 25 kilomètres au sud de Paris, où il a été réélu à plus de 64% lors des élections municipales en 2020.

Mais en février, après un feuilleton judiciaire de dix ans et un acquittement en première instance, l'ancien député et secrétaire d'Etat a été condamné en appel à cinq ans de prison dont trois ferme pour viol et agressions sexuelles sur une ancienne collaboratrice à la mairie, assortis de six ans d'inéligibilité. Deux mois après cette condamnation suspendue par un pourvoi en cassation dont il attend l'issue, l'opposition et les associations féministes critiquent son «omniprésence» à la tête de la mairie, alors qu'il est incarcéré à la prison de la Santé à Paris.

Le 21 avril au soir, avant le début des débats sur l'orientation budgétaire de la ville dirigés par Richard Privat, le premier adjoint, Georges Tron, se disant «empêché», s'est adressé via une longue lettre au Conseil municipal depuis sa cellule. «Je vous invite avec toute ma détermination à faire en sorte que même avec la crise, nous continuions à faire grandir la ville», a-t-il été notamment lu par l'adjoint Laurent Rousset, provoquant la colère des six élus d'opposition du conseil réuni dans le théâtre de la ville.

«Vous venez de faire une présentation du budget par le maire depuis sa prison ? Vous prenez la défense de celui qui a été condamné», s'est notamment offusqué François Damerval, élu d'opposition du groupe Draveil Transition.

Pour Emmanuelle Beauchage, élue La République en marche (LREM), cette prise de parole est «symbolique de sa mise en scène de présence permanente». «Même emprisonné, il faut qu'il ouvre la séance, ce sont des méthodes politiciennes comme il sait faire», explique-t-elle à l'AFP.

En marge du conseil municipal, des militantes du collectif féministe Nous toutes ont installé une cellule de prison factice et un carton en forme de cercueil sur lequel est inscrit : «Démocratie, morale, politique».

Les 28 élus de la majorité soutiennent Georges Tron et évoquent une pression politique contre le maire

Au cours des débats sur le budget, deux amendements ont été déposés par le groupe Draveil Transition : l'un pour supprimer les indemnités du maire tant qu'il sera emprisonné et l'autre pour obtenir un état de l'utilisation de la protection fonctionnelle.

«Depuis deux mois, Georges Tron se trouve empêché d'exercer sa fonction, les indemnités ne semblent plus justifiées», a expliqué le chef de file de l'opposition François Guignard, proposant de transférer ces indemnités à des associations de victimes de violences sexuelles et sexistes.

Un amendement balayé par la majorité, qui assure que la mairie est en «contact» avec la préfecture de l'Essonne et que Georges Tron «est bien dans ses fonctions et [que] ses indemnités sont interrompues». Concernant la protection fonctionnelle, le maire «n'en a pas profité et n'en profite pas non plus», d'après Laurent Rousset.

A la fin du conseil et face à ce que le groupe dénonce comme une «situation dramatique pour la démocratie», Draveil Transition a tenté de déposer une motion pour «destituer» le maire, âgé de 63 ans. Selon le groupe d'opposition, «la gravité des faits dont Georges Tron s'est rendu coupable le prive indiscutablement de l'autorité morale nécessaire à l'exercice de ses fonctions».

«Solidaires» et unis derrière leur maire, les 28 élus de la majorité ont quitté promptement la salle sans s'adresser aux journalistes. La séance a donc été levée sans débat sur la motion, qui n'a pas été soumise au vote. «Consternant, complice et irresponsable», a fustigé l'opposition.

De son côté, Richard Privat, premier adjoint et remplaçant de Georges Tron ne voit «pas le problème». «[Il] est toujours maire et il continue de travailler», souligne-t-il, se disant persuadé qu'il «ne démissionnera pas sous la pression politique».

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