«Cela ne nous choque pas» : l'Unef défend la position d'Audrey Pulvar sur les réunions non-mixtes
Le vice-président du syndicat étudiant, qui a de nouveau défendu la tenue de réunions en «non-mixité raciale», a apporté son soutien à la candidate PS aux régionales Audrey Pulvar, qui avait estimé acceptable de demander aux blancs de s'y «taire»
Adrien Liénard, vice-président du syndicat étudiant Unef, a apporté le 28 mars son soutien à Audrey Pulvar, candidate socialiste aux régionales en Ile-de-France, qui avait relancé la veille la polémique liée aux propos sur les réunions en «non-mixité raciale» de la part de Mélanie Luce, présidente de l'Unef.
Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris, a en effet estimé le 27 mars sur BFMTV qu'une personne blanche qui assisterait à une réunion non-mixte pourrait rester «spectateur silencieux» : «Que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément [...] S'il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n'est pas question de la ou le jeter. En revanche, on peut lui demander de se taire, d'être spectateur ou spectatrice silencieux», avait-elle déclaré.
«Cela ne nous choque pas», a rebondi le vice-président de l'Unef le lendemain. Dans un entretien publié par le Huff Post, Adrien Liénard a estimé que «pour les femmes, par exemple, elles ne veulent pas que des hommes viennent relativiser ce qu’elles vivent et souhaitent éviter que leur parole soit remise en question». «C’est la même chose sur le racisme, même si c’est moins bien accepté dans la société. On soutient Audrey Pulvar qui est harcelée sur les réseaux sociaux, comme Mélanie Luce avant elle. Elles n’ont pas à se faire harceler sur ces questions», a-t-il ajouté.
On continue à propager de fausses informations sur l’Unef
Ces déclarations interviennent après une semaine de polémiques autour de l'Unef dont la présidente, Mélanie Luce, avait défendu sur Europe 1 l'organisation de réunions «non-mixtes» pour «permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent».
«Ce sont des groupes de parole, pas des cadres décisionnels, l’idée c’est simplement de libérer la parole. On continue à propager de fausses informations sur l’Unef, que ce soit de la part des dirigeants d’extrême droite, de membres du gouvernement ou de responsables du parti socialiste», a développé le 28 mars Adrien Liénard, pour tenter d'éteindre la polémique.
Les condamnations à l'endroit de l'Unef sont effectivement venues de tout le spectre politique. A gauche, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a ainsi dénoncé la «dérive» du syndicat étudiant dans sa lutte anti-raciste. A droite, le candidat déclaré à la présidentielle de 2022, Xavier Bertrand (ex-LR), a pour sa part estimé à l'antenne d'Europe 1/Cnews/Les Echos que «l'Unef ne doit plus bénéficier de financements publics ni siéger dans les institutions publiques».