Covid-19 : refusant d'imposer partout le port du masque, Limoges fait pourtant figure de bon élève
- Avec AFP
La municipalité de Limoges n'a pas souhaité imposer le port du masque dans la totalité de l'espace public. Un choix qui n'empêche pas au département d’obtenir un bilan des contagions meilleur que celui observé chez plusieurs voisins.
A revers de nombreuses municipalités en France, Limoges n'a pas souhaité rendre obligatoire le port du masque dans les rues de la ville. «J’ai toujours dit qu’il fallait porter le masque pour se protéger, même quand on nous disait le contraire au tout début de l'épidémie. Mais il faut savoir faire preuve de discernement», explique à l'AFP Emile Roger Lombertie, maire LR de la ville et lui-même ancien médecin.
On n’est pas à Pékin, Wuhan ou Paris où le touche-touche rend le risque de contagion maximum
L'édile a dit préférer «un travail de prévention basé sur l’éducation», précisant néanmoins qu'il ne s'agissait pas de faire n'importe quoi et qu'il regardait tous jours les chiffres et données épidémiques de la ville. «J’agis comme un médecin devant une courbe de température. Si le niveau de contagion monte, évidemment que je rendrai le masque obligatoire», prévient-il.
«A Limoges nous avons des zones à faible densité de population, où l’on ne croise personne. On n’est pas à Pékin, Wuhan ou Paris où le touche-touche rend le risque de contagion maximum», justifie-t-il.
La possibilité laissée aux habitants de porter ou non un masque dans la rue est néanmoins encadrée par deux arrêtés. Le premier a été pris par la municipalité le 17 septembre afin d'imposer le masque aux abords des écoles. Le second, pris par la préfecture de la Haute-Vienne le 16 mars, rend obligatoire le port du masque «dans les lieux rassemblant du public» tels que les marchés en plein air, les brocantes ou les vide-greniers.
Dans tous les autres cas, qu'il s'agisse d'une promenade dans la rue, d'un trajet pour aller faire des courses ou d'une marche pour se rendre au travail, les habitants sont libres de faire ce qui leur paraît préférable.
Un taux d'incidence en-dessous des chiffres régionaux
La situation sanitaire est pour l'heure rassurante : «On a longtemps été autour de 100. Au 18 mars, il atteignait 131,6 dans ce département contre 157,2 en Gironde, 168 en Charente et 221,1 dans la Vienne», précise Emmanuel Bahans, médecin-conseil à l’ARS (Agence régionale de santé).
«Même si nous sommes en zone d’alerte élevée, les chiffres n’ont pas montré une tendance à la hausse plus élevée qu’ailleurs», conclut-il. L’ARS de Nouvelle-Aquitaine a néanmoins précisé de son côté n’avoir mené aucune étude sur l’impact sanitaire de cette marge de manœuvre laissée aux habitants.