Une député macroniste veut «généraliser le permis internet»
La députée Caroline Abadie a alerté sur les dangers d'internet. Elle a pointé du doigt le cyberharcèlement et la menace pour la démocratie. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer s'est dit «très ouvert» à cette proposition.
Lors des traditionnelles questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, la député de La République En Marche Caroline Abadie a proposé, le 9 février, de généraliser le permis internet, mis en œuvre actuellement en tant que «programme national de prévention pour un usage d’internet vigilant, sûr et responsable à l’attention des enfants de CM2 et de leurs parents».
S'adressant au ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, l'élue de l'Isère a déclaré regretter que ce permis soit aujourd'hui délivré en CM2 «par des gendarmes et des policiers qui, malgré une mobilisation exceptionnelle depuis 2013, ne touche qu'un quart des enfants».
.@AbadieCaroline (LaREM) alerte sur les dangers des réseaux sociaux, notamment pour les jeunes. "Nous souhaitons généraliser le permis Internet", assure-t-elle. "Il faut semer la graine de la citoyenneté numérique plus tôt."#DirectAN#QAGpic.twitter.com/y7nkK0IvM7
— LCP (@LCP) February 9, 2021
Elle a en outre estimé que les jeunes devaient être davantage sensibilisés aux risques d'internet et pas seulement à la maîtrise de la technologie. «Nous sommes nombreux, pas seulement au sein du groupe La République en marche, à penser qu'il en va autant de la santé des jeunes de ce pays que de la démocratie», a-t-elle étayé. En introduction de son propos, elle avait nommé deux exemples qui illustreraient les dérives d'internet avec une allusion au compte Twitter de Donald Trump : «Que l'on se suicide à 11 ans en direct sur TikTok ou que l'on soit président des Etats-Unis, battu aux élections, nous courrons tous le même risque. Celui d'être blessé ou de blesser sur les réseaux sociaux.»
Que l'on se suicide à 11 ans en direct sur TikTok ou que l'on soit président des Etats-Unis, battu aux élections, nous courrons tous le même risque
Elle a ainsi constaté que «de plus en plus tôt [les jeunes] sont seuls face à leur écran», déplorant que «56% des 11/20 ans ont été victimes de cyber-violences quand 24% reconnaiss[ai]ent en avoir commis». «Il faut semer la graine de la citoyenneté numérique plus tôt, arroser cette graine tout au long de la scolarité pour qu'elle s'enracine durablement», a-t-elle argumenté.
Favorable, Jean-Michel Blanquer veut une meilleure «maîtrise d'internet»
En réponse, Jean-Michel Blanquer s'est dit «très ouvert» à la proposition de Caroline Abadie. Le ministre est, pour sa part resté, dans le domaine du cyberharcèlement et n'a pas élargi sur le plan politique.
"Permis Internet" : "Nous devons lutter plus que jamais contre le cyberharcèlement. (...) C'est dès l'école primaire que la citoyenneté numérique doit être envisagée. Je suis très ouvert à votre proposition", répond @jmblanquer. #DirectAN#QAGpic.twitter.com/jwrZT9icPb
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Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, a salué le fait que la députée soulève «un sujet essentiel, celui de la maîtrise d'internet, la création d'une cyber-citoyenneté». «On en fera jamais trop en la matière», a-t-il poursuivi, expliquant que la France devait «lutter plus que jamais [contre le cyberharcèlement]».
«C'est dès l'école primaire que la citoyenneté numérique doit être envisagée», a-t-il affirmé.