Loire : un toxicomane payait ses vendeurs de drogue en informations policières
- Avec AFP
Toxicomane, schizophrène et hospitalisé d'office, il aurait poursuivi ses méfaits depuis sa chambre au CHU alors qu'il était déjà sous le coup d'une enquête pour s'être fait passer pour un policier plusieurs fois au téléphone.
Un toxicomane soupçonné de vendre à ses dealers des renseignements soutirés à la police et à la gendarmerie en se faisant passer pour un de leurs, a été placé sous contrôle judiciaire, a appris l'AFP le 10 janvier 2021 auprès du parquet de Roanne (Loire).
Interpellé le 6 janvier alors qu'il était hospitalisé d’office, cet homme de 32 ans était recherché depuis plus d’un an dans le cadre d’une enquête pour escroquerie aggravée par la prise indue de la qualité de personne dépositaire de la force publique, a détaillé à l’AFP le procureur de la République de Roanne, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.
Un procès fixé au 12 février
Présenté le 8 janvier en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Roanne pour des faits reconnus en garde à vue, le suspect a demandé un délai pour préparer sa défense.
Originaire du Vaucluse et domicilié dans la région stéphanoise ces deux dernières années, le trentenaire, qui souffre de schizophrénie, a été ramené à l’hôpital psychiatrique lyonnais Saint-Jean de Dieu dans l’attente de son procès fixé au 12 février. Il encourt sept ans de prison. En état de récidive légale dans le cadre d’une condamnation pour extorsion, son casier judiciaire compte une trentaine de mentions.
L'homme s'était fait passer une première fois pour un policier lyonnais auprès du centre pénitentiaire de Roanne afin d'obtenir des renseignements sur un détenu, précise le parquet. C'est alors qu'une enquête avait été ouverte.
Il est ensuite parvenu depuis un téléphone portable à tromper la vigilance de membres des forces de l'ordre en employant le jargon professionnel approprié. Des policiers du Rhône mais aussi de Perpignan ou encore des gendarmes de Nîmes en ont fait les frais, selon l'AFP.
Décrit par les enquêteurs comme «intelligent et particulièrement malin», il a expliqué utiliser ces informations confidentielles comme moyen de paiement auprès de trafiquants de drogue.
Interpellé l’été dernier pour un vol avec violence à Aix-en-Provence, il avait alors été déclaré pénalement irresponsable et hospitalisé d’office mais il a continué depuis l’hôpital, ce qui a permis aux enquêteurs de le localiser.