Aulnay-sous-Bois : deux policiers de la CSI 93 violemment agressés lors d'un contrôle
Deux motards de la célèbre compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis pris violemment à partie lors d'un simple contrôle routier : des images qui choquent les fonctionnaires. L'association policière UPNI monte au créneau.
Alors que deux policiers motocyclistes de la Compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) procédaient à un simple contrôle routier à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans la cité des 3 000 le 3 janvier 2021 en fin d'après-midi, ils ont été violemment pris à partie sous l'œil d'au moins une caméra de téléphone, selon les informations d'Actu17 et du Parisien.
🇫🇷 Aulnay-sous-Bois : Deux policiers agressés et frappés par une quinzaine d'individus lors d'un contrôle
— Actu17 (@Actu17) January 3, 2021
►Les deux fonctionnaires sont blessés
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Le parquet de Bobigny a fait savoir qu'une enquête pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique avait été confiée au commissariat local, et qu'une personne avait déjà été interpellée.
Selon une source policière qui était sur place après l'attaque et contactée par RT France, un des deux fonctionnaires a écopé de sept jours d'incapacité totale de travail (ITT) avec des douleurs aux côtes et l'autre a eu l'épaule démise. «Il sera arrêté jusqu'au 20 janvier», dans l'attente de son passage à l'unité médico-judiciaire ce 4 janvier dans l'après-midi pour évaluer son ITT, précise cette même source.
Une autre source policière a par ailleurs fait part à RT France d'un très fort ressentiment de la part des policiers franciliens après la diffusion de cette vidéo sur les réseaux sociaux.
On peut notamment remarquer que les policiers en colère de l'Union des policiers nationaux indépendants (UPNI) et le groupe Option Nuit ont vivement réagi sur leur profils Facebook et Twitter.
Les premiers ont déclaré sur Facebook : «Tant que les politicards locaux et nationaux n'auront pas pris de décisions claires et fermes, collègues, comprenez que nous ne pourrons rien faire ! Dans ce cas, restons chez nous et laissons les se démerder ! Le message est-il clair ? Ou faut-il le dire autrement ? La racaille a tous les droits dans notre pauvre pays. N'est-ce pas, Zecler ? Bordel à partager sans modération ! Et nous suivrons de prêt cette affaire...»
Le groupe des travailleurs de nuit de la police, Option Nuit, désormais rattaché au syndicat de police Alliance a pour sa part déploré sur Twitter : «Motards de la CSI 93 pris à partie et blessés suite à un simple contrôle routier. Voilà la réalité de notre quotidien. Ça ne fera sûrement pas la une des médias pendant 15 jours.»
Contacté au téléphone, l'ancien commandant de police et porte-parole de l'UPNI, Jean-Pierre Colombiès a fait part de sa colère à RT France : «Rien de nouveau sous le soleil ! Ces délinquants n'ont aucun respect pour le flic et ce n'est que de pire en pire. Ils ne craignent pas la police, mais en plus, ils ne se cachent plus. C'est malheureusement le résultat d'années de justifications et d'une certaine culture de l'excuse aux plans politique et judiciaire. Les politiques gesticulatoires ne sont jamais suivies d'effets et si, à l'inapplication des peines, on ajoute la disparition de la police de proximité, ainsi que du dialogue, on arrive à cette situation. Il faudrait une toute autre philosophie d'emploi des forces de sécurité et une fluidification de la chaîne pénale, malheureusement il n'y a manifestement aucune volonté politique en ce sens... Cette volonté affichée par le gouvernement, elle n'est que déclarative et ce n'est pas en nommant un avocat place Vendôme [Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice] que cela va s'arranger. Ce serait intéressant d'entendre les grands syndicats de police s'exprimer à cet égard, d'ailleurs...»
Antoine Boitel