Un mort et quatre blessés dans une fusillade à Bordeaux, une «escalade» selon le maire

- Avec AFP

Un mort et quatre blessés dans une fusillade à Bordeaux, une «escalade» selon le maire Source: AFP
Capture d'écran d'une vidéo prise avec un téléphone portable et montrant les secours emmener un blessé suite à la fusillade ayant eu lieu aux Aubiers, le 2 janvier 2021.
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Un adolescent de 16 ans a été tué et quatre autres jeunes ont été blessés à Bordeaux lors d'une fusillade qui pourrait être liée à des rivalités inter-cités, et qui symbolise selon la mairie une escalade locale de la délinquance armée.

Dans la soirée du 2 janvier, un adolescent de 16 ans a été tué et quatre autres jeunes blessés dans un quartier du nord de Bordeaux, lors d'une fusillade qui pourrait être liée à des rivalités inter-cités. Il s'agit pour la mairie de l'inquiétante manifestation d'une «escalade» locale de la délinquance armée.

«Des habitants ont dit avoir entendu des coups de feu répétés, type arme automatique», a indiqué Vincent Maurin, maire adjoint de Bordeaux, élu du quartier englobant les Aubiers. Les secours sont intervenus vers 23h00, après le signalement d'un blessé par balles aux Aubiers, une cité d'environ 3500 habitants qui avait été le théâtre d'incidents lors la nuit de la Saint-Sylvestre.

Après sécurisation de la zone par la police, les pompiers ont découvert un adolescent de 16 ans grièvement blessé, décédé peu après au CHU de Bordeaux. Dans un bâtiment devant lequel les coups de feu avaient été tirés, les secours ont ensuite trouvé deux autres adolescents de 13 et 16 ans blessés par balle, selon une source policière citée par l'AFP. Ils ont été hospitalisés au CHU où leur pronostic vital n'était pas engagé, l'un d'entre eux étant néanmoins grièvement atteint. Un autre adolescent de 13 ans a été blessé sans gravité, et un autre jeune, lui aussi atteint sans gravité, s'est présenté de lui-même plus tard dans une clinique de Bordeaux-nord.

Le parquet de Bordeaux a confirmé la fusillade et le bilan, sans plus de précisions, renvoyant vers un communiqué qui était attendu dans l'après-midi du 3 janvier.

«Un nouveau cap est franchi»

La cité était redevenue calme le lendemain des faits, avec des groupes de jeunes rassemblés aux abords des immeubles, mais une hostilité latente persistait à l'égard des visiteurs. Un photoreporter de l'agence Rea a indiqué à l'AFP avoir été brièvement pris à partie par un groupe, recevant un coup de poing.

La cité des Aubiers avait connu dans la nuit du 31 décembre des incidents répétés, avec des arrêts de bus et tramway détruits, un bureau de poste brûlé et des tirs de mortiers d'artifice et de projectiles essuyés par la police en intervention. Les incidents n'avaient pas fait de blessé et n'avaient, 48 heures plus tard, donné lieu à aucune interpellation. Le quartier est aussi associé à des rivalités sporadiques avec des jeunes de deux autres cités du nord de l'agglomération bordelaise.

La fusillade du 2 janvier, aux apparences d'expédition punitive, semble selon les premières informations liée à une rivalité inter-quartiers, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic (Europe Ecologie - Les Verts), présent aux côtés des élus dans la matinée du 3 janvier à la mairie de quartier située près de la cité, a confié à des journalistes son inquiétude concernant une «escalade depuis quelque temps d'une criminalité organisée avec des armes lourdes», alors que Bordeaux a selon lui «longtemps été à l'abri des phénomènes de grande délinquance». Une cellule de crise a été ouverte, le maire élu en 2020 estimant que «face à des faits de grande criminalité il y a des réactions rapides à apporter».

Adjoint à la sécurité, Amine Smihi a jugé «très inquiétants» deux aspects de l'affaire : «Des armes de calibre et nature quasi-automatique qui circulent à ce niveau dans la  population» et «le degré de détermination concerné : des gens qui n'étaient pas venus pour parader, fanfaronner ou défier, mais manifestement avec l'intention de tuer». Depuis quelque temps, «nos acteurs sociaux nous font remonter que la tension monte», a-t-il relevé.

«Un nouveau cap est franchi, qui dépasse les structures de contenance sociale des quartiers», a appuyé Vincent Maurin, qui a déclaré à l'AFP ne «pas reconnaître» la cité où il a vécu dans les années 1980. Pourtant, «il se passe des choses positives» aux Aubiers, affirme-t-il : il s'agit d'un quartier prioritaire faisant l'objet d'un vaste projet de renouvellement urbain, et qui prépare des manifestations d'ampleur pour ses 50 ans (sa construction date de 1970). «Une partie de la population s'est toujours impliquée, mais aujourd'hui elle a peur», déplore l'élu.

Réagissant à la déclaration sur Twitter de l'ancien maire de Bordeaux Nicolas Fleurian (Les Républicains) qui évoque un «drame absolu», la sénatrice de la Gironde Nathalie Delattre (Mouvement radical) a déploré qu'il faille «un choc comme celui-ci pour que les hautes autorités comprennent la nécessité urgente de réagir avec vigueur». «Des années à alerter sur la montée des rixes entre les quartiers Aubiers, Chantecrit, Bacalan. Elus, riverains, monde associatif, police locale...», affirme-t-elle.

Le conseiller municipal de Bordeaux Thomas Cazeneuve (La République en marche) a quant à lui évoqué un «contexte sécuritaire dégradé» et demande un débat sur cette «question difficile» au sein du conseil municipal de Bordeaux.

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