Couvre-feu avancé : le maire d’Hayange demande à la police municipale de ne pas verbaliser à 18h
Jugeant la mesure «grotesque» et «dévastatrice pour l'économie», le maire Rassemblement national d'Hayange, en Moselle, a donné pour consigne à sa police municipale de ne pas verbaliser le non-respect du couvre-feu avancé à 18h.
L'instauration d'un couvre-feu à 18h (et non 20h) à partir de ce 2 janvier dans 15 départements français, dont la Moselle, ne passe décidément pas auprès de certains édiles. Dans la ville d'Hayange, le maire Rassemblement national Fabien Engelmann a déclaré dans un message publié sur Facebook qu'il était «hors de question que la police municipale verbalise pour non-respect de ce nouveau couvre-feu à 18 heures».
Les travailleurs ne pourront même plus faire leurs courses après le travail
En plus d'être «dévastatrice» pour l'économie, la mesure pourrait aussi, selon lui, se révéler contre-productive : «Comment vont faire nos restaurateurs avec la vente à emporter ? Et les autres commerçants ? Les travailleurs ne pourront même plus faire leurs courses après le travail. Le risque est de voir les magasins bondés le samedi avec des files interminables.»
Interrogé par le site Lorraine Actu, Fabien Engelmann martèle avoir donné une «consigne claire» à la police municipale», qui ne verbalisera donc pas au regard de cette mesure «grotesque». «En revanche, la police nationale pourra toujours verbaliser», rappelle-t-il, avant de s'interroger ouvertement sur la gestion de cette dernière par la préfecture : «Ce que je trouve choquant, c'est que lorsque mes administrés appellent pour un tapage nocturne ou autre, la police nationale leur indique qu'ils n'ont pas assez d'effectifs. Par contre, lorsqu'il s'agit de faire respecter le couvre-feu, il y a davantage de policiers déployés. Je ne trouve pas ça très clair de la part du préfet.»
L'édile, qui constate «une colère qui monte sur le terrain», met par ailleurs le gouvernement face à ses responsabilités : «On nous avait promis de plus de lits et d’effectifs dans les hôpitaux, mais on est toujours dans l’attente.»
D'autres maires ont exprimé leur consternation face à la décision de l'exécutif d'avancer le couvre-feu dans certains départements, sans pour autant appeler leur police municipale à ne pas verbaliser le non-respect du couvre-feu entre 18h et 20h. A Metz par exemple, le maire Les Républicains (LR) François Grosdidier a confié sur RT France «regretter profondément» l'application de ce nouvel horaire. Une décision qui serait synonyme selon lui de «bénéfices nuls» et d'«inconvénients énormes». De même, le maire LR de Cannes David Lisnard, interrogé par France Info, a estimé que le couvre-feu avancé n'aurait «aucune conséquence sanitaire», mais «des conséquences extrêmement négatives sur l'économie, sur le social».