Affaire Zecler : la justice ordonne la libération des deux policiers emprisonnés
- Avec AFP
Les deux policiers en détention provisoire dans le cadre de l'affaire des violences contre le producteur Michel Zecler vont être libérés et placés sous contrôle judiciaire sur ordre des juges d'instruction.
Les juges d'instruction ont ordonné, le 22 décembre, la mise en liberté des deux policiers placés en détention depuis le 30 novembre pour avoir roué de coups à Paris Michel Zecler, un producteur de musique, a appris l'AFP de source judiciaire.
Ils seront soumis à sous contrôle judiciaire strict, avec interdiction d'entrer en relation avec la victime et les autres mis en examen, de détenir une arme et d'exercer la profession de fonctionnaires de police, selon cette même source.
Une caution de 5 000 euros
Ils n'ont par ailleurs pas le droit de paraître dans le XVIIe arrondissement de Paris, où se situe le studio de musique du producteur, et devront en outre s'acquitter d'une caution de 5 000 euros.
A l'issue de leur interrogatoire au tribunal judiciaire de Paris le 18 décembre et le 19 décembre, les deux policiers ont déposé une demande de mise en liberté auprès des magistrats instructeurs qui la leur ont accordée.
Le parquet ne s'est pas opposé à leur demande sous réserve d'un placement sous contrôle judiciaire strict, a précisé la source judiciaire.
Contactés par l'AFP, les avocats des deux policiers n'avaient pas répondu en début de soirée.
Le 21 novembre, en fin de journée, Michel Zecler avait été roué de coups par des policiers dans l'entrée de son studio de musique, puis dans la rue. Les faits ont été révélés par des images de vidéosurveillance du studio de musique et dévoilées au grand public par le média en ligne Loopsider, qui contredisaient le procès-verbal initial de l'interpellation rédigé par les policiers.
Dans cette affaire, quatre policiers ont été mis en examen le 30 novembre : trois d'entre eux, soupçonnés d'avoir roué de coups Michel Zecler, l'ont été pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique [PDAP]», avec plusieurs circonstances aggravantes dont celle de racisme, et pour «faux en écriture publique» par PDAP, un crime passible des assises.
Parmi eux, un brigadier de 31 ans et un gardien de la paix de 23 ans avaient été placés en détention provisoire, une décision «rarissime» pour des fonctionnaires de police selon plusieurs sources.
Un quatrième policier, soupçonné d'avoir jeté une grenade lacrymogène dans le studio, a été mis en examen principalement pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» et placé sous contrôle judiciaire.