Dîner à l'Elysée : deux associations déposent plainte pour «mise en danger de la vie d'autrui»
Deux associations ont déposé plainte contre X pour «mise en danger de la vie d'autrui» , à la suite du dîner d'une dizaine de personnes qui s'est tenu à l'Elysée. Un repas au lendemain duquel on a appris la contamination d'Emmanuel Macron.
Selon une information de Capital, l'association Victimes Coronavirus France et l'association de commerçants les Pendus ont porté plainte contre X, le 18 décembre, pour «mise en danger de la vie d'autrui» à la suite d'un dîner d'une dizaine de convives, qui s'est tenu à l'Elysée, en plein couvre-feu, dans la soirée du 16 décembre et après lequel on a appris qu'Emmanuel Macron avait été testé positif au Covid-19. Il est depuis placé à l'isolement ainsi que le Premier ministre.
Une plainte déposée à la Cour de Justice de la République et une autre au pénal
L'avocat des deux associations, Fabrice Di Vizio, a confirmé à Capital qu'une première plainte au pénal avait été déposée dans la matinée du 18 décembre, auprès du procureur de la République de Paris. Ajoutons que cette plainte serait susceptible de viser «l’ensemble des participants du dîner à l'exception de Jean Castex et d'Emmanuel Macron», a précisé Fabrice Di Vizio.
Le délit de «mise en danger de la vie d’autrui» est, selon l’article 223-1 du code pénal, passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
Et les participants étaient nombreux puisque le dîner en question a réuni une dizaine de convives, dont le premier ministre Jean Castex, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, le patron de La République en marche Stanislas Guerini, le chef des députés LREM Christophe Castaner, et François Bayrou, ainsi que des conseillers, selon des sources parlementaires citées par l'AFP.
L'avocat a aussi ajouté qu'une seconde plainte a été déposée le 18 décembre, cette fois à la Cour de Justice de la République, «contre Jean Castex». La CJR est en effet la seule juridiction habilitée à juger les ministres.
Un «aveu d'irresponsabilité» dénoncé par Fabrice Di Vizio
L'avocat a estimé à Capital que «ce dîner n’entrait pas dans le cadre des dérogations prévues au couvre-feu».
Le communiqué est particulièrement accusatoire :
«L'aveu d'irresponsabilité est marquant : les gouvernants ont été 10 à avoir participé [...] à un long dîner sur des sujets ne revêtant pas de caractère d'urgence [...]».
Fabrice Di Vizio demande ensuite si les attestations étaient bien remplies pour le dîner et si «une visioconférence aurait pu s’y substituer».