«Justice pour Julie !» : des féministes réclament un procès pour viols contre des pompiers (IMAGES)
Des militantes féministes se sont rassemblées devant l'état-major des sapeurs-pompiers de Paris pour réclamer un procès pour viols, supposément commis par des pompiers sur une mineure il y a une dizaine d'années.
Une vingtaine de militantes féministes se sont livrées à une chorégraphie le 13 décembre devant le siège l'état-major des sapeurs-pompiers de Paris. Elles réclamaient, contre plusieurs d'entre eux, un procès pour viols sur mineure pour des faits remontant à la période 2008-2010.
🔴Action des #féministes devant le siège de l'état-major des sapeurs-pompiers de #Paris, pour soutenir @corinne_leriche et sa fille Julie. Pour rappel, la justice a rejeté la demande de #Julie de voir ses agresseurs présumés, des #pompiers, être jugés pour viol. #JusticePourJuliepic.twitter.com/azktTrbBql
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) December 13, 2020
«Pompiers on sait ce que vous avez fait» ; «A vous d'avoir peur !» ; «Justice pour Julie !», ont scandé les militantes.
Elles accusent 20 pompiers d'avoir commis des viols ou des atteintes sexuelles sur une mineure de 14 ans au moment des faits. Julie suivait alors un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers ; plus de 130 entre 2008 et 2010. Elle avait eu des rapports sexuels avec environ vingt pompiers, tous âgés d'une vingtaine d'années, pour la plupart en poste à la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).
On est là pour demander que justice soit rendue et de le faire au nom de toutes les femmes, des filles qui sont violées et qui subissent ensuite un déni de justice
La mère de Julie, Corinne Leriche, mène un combat judiciaire depuis plusieurs années pour les faire juger. Seulement trois d'entre eux sont aujourd'hui mis en examen pour des faits requalifiés courant 2019 en «atteinte sexuelle», et renvoyés devant un tribunal correctionnel. Une décision confirmée en novembre 2020 par la cour d'appel de Versailles. La procédure fait désormais l'objet d'un pourvoi en cassation.
#JusticePourJulie
— Corinne Leriche #JusticePourJulie (@corinne_leriche) December 13, 2020
Action des Amazones avec @Margueritestern devant le commandement des @PompiersParis pour réclamer avec force et puissance justice pour Julie violée par 20 @PompiersParis
Les femmes ne lâcherons rien ds ce combat
Merci Pauline Makoveitchoux pour ces photos pic.twitter.com/Q6gIzzYqih
«Suite à la décision qui a été rendue par la cour d'appel de Versailles [...] Corinne [Leriche] a appelé à la justice des femmes. On est là pour demander que justice soit rendue et de le faire au nom de toutes les femmes, les filles qui sont violées et qui subissent ensuite un déni de justice», a déclaré une des militantes aux journalistes. Elle reproche notamment à la justice de ne pas avoir mis en examen 17 pompiers et d'avoir minimisé les charges retenues contre les trois autres.
«La loi dit que pour un [rapport sexuel avec un] mineur de moins de 15 ans [...] il s'agit soit d'un viol, soit d'une atteinte sexuelle. Un viol si on considère qu'elle n'était pas consentante, une atteinte sexuelle si on considère qu'elle était consentante», a rappelé Corinne Leriche, disant que 20 pompiers avaient reconnu «au minimum» un «acte sexuel de pénétration» avec l'adolescente alors que celle-ci était âgée de 13 à 15 ans.
Selon la défense, Julie aurait contacté certains pompiers grâce aux réseaux sociaux, une version formellement contestée par la mère de l'adolescente. Elle a entretenu une relation suivie avec l'un de ces pompiers pendant près d'un an, mais a dénoncé des rapports non consentis, notamment un après-midi chez ce pompier qui se trouvait avec deux collègues, rapportait l'AFP en novembre.
Une pétition en ligne lancée par Corinne Leriche en juillet 2019 pour faire requalifier les faits en viols et faire inculper les 17 pompiers mis hors de cause a recueilli plus de 236 400 signatures à l'heure où ces lignes sont écrites.