49.3, loi Travail… François Hollande étrillé après ses propos sur la loi Sécurité globale
L'ancien président de la République François Hollande a suscité plusieurs réactions de personnalités politiques de gauche sur les réseaux sociaux après avoir pris position pour le retrait de l'article 24 de la loi Sécurité globale.
L'ancien président de la République François Hollande a appelé pour «l'honneur» au retrait de l'article 24 de la loi Sécurité globale le 28 novembre, alors que des manifestations avaient lieu contre le projet de loi dans plusieurs villes de France. Ce dernier a rappelé que lui-même avait dû retirer un texte sur la déchéance de la nationalité.
«Aujourd'hui, s'il y a de l'honneur, il doit se trouver dans le retrait du texte et pas dans son maintien», a estimé l'ancien président dans une interview vidéo accordée au journal La Montagne et diffusée sur son compte Twitter.
Quand un texte heurte les consciences et divise la société, quand il risque de provoquer de la violence, il faut le retirer. La police doit agir conformément aux lois de la République, les comportements inacceptables doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté. pic.twitter.com/VzvQoHZHKW
— François Hollande (@fhollande) November 28, 2020
Retour de bâton sur les réseaux sociaux
Une prise de position qui a suscité des réactions ironiques sur les réseaux sociaux. En réponse à la déclaration de François Hollande, plusieurs personnalités politiques de gauche ont rappelé que l'ancien président socialiste n'avait pas toujours été ouvert au retrait de projets de loi polémiques. L'instigatrice de la pétition contre la loi Travail, Caroline De Hass, a estimé qu'un retrait «en 2016, ça aurait été bien aussi».
En 2016, ça aurait été bien aussi hein. #LoiTravailNonMerci
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) November 28, 2020
Même son de cloche pour l'ancien membre du Parti socialiste Gérard Filoche, qui rappelle que «80% de l'opinion était contre» la loi Travail.
t'aurais du le faire pour la loi El khomri elle cassait 100 ans de code du travail et 80 % de l'opinion etait contre,
— Gerard Filoche (@gerardfiloche) November 28, 2020
Malgré 14 manifestations de masse, mais Valls a utilisé la violence et le 49 3 sous tes ordres pic.twitter.com/4Hh5361iPy
Le dessinateur Allan Barte ne s'est pas privé de rappeler que «c'est au cours [du] mandat [de François Hollande] que les Français ont cessé de venir manifester en famille», partageant une photo des violences qui se sont produites en marge des manifestations contre la loi El Khomri.
On est sensé faire semblant d'oublier ce qui se passait sous votre quinquennat ?
— Allan BARTE (@AllanBARTE) November 28, 2020
C'est au cours de votre mandat que les Français ont cessé de venir manifester en famille. #LoiTravailhttps://t.co/oojNvYJRlL
La députée insoumise Caroline Fiat a souligné le manque de crédibilité de l'ancien locataire de l'Elysée, avant de dénoncer «la gestion violente des manifestations par Manuel Valls».
Votre message serait crédible s'il était accompagné d'un mea culpa sur la #LoiElKomry,le 49.3,la gest° violente des manifestat° par @manuelvalls,tout le monde fait des erreurs,mais il faut savoir les reconnaitre avant de reprocher aux autres ce que l'on a fait soi-même @fhollandehttps://t.co/nOFlTivOr1
— Caroline FIAT (@CarolineFiat54) November 29, 2020
Le prédécesseur d’Emmanuel Macron juge le débat sur la loi Sécurité globale et l'article 24 «mal engagé» et sa traduction législative «aussi inappropriée qu'inopportune». La controverse concerne en particulier l’article 24 de la loi Sécurité globale, qui instaure la pénalisation de la diffusion «malveillante» d’images des forces de l’ordre. Le 28 novembre, des manifestations contre la loi – émaillées de nombreuses violences contre les forces de l'ordre à Paris – ont réuni 500 000 personnes selon les organisateurs, 133 000 selon le ministère de l’Intérieur.