Enquête ouverte après un appel à «agresser chaque Chinois» circulant sur les réseaux sociaux
L'Association des jeunes Chinois de France s'est inquiétée d'un «appel à agresser chaque Chinois» dans les départements de la région parisienne. Le parquet de Paris a fait savoir qu'une enquête avait été ouverte.
Le 28 octobre, l'Association des jeunes Chinois de France (AJCF) a mis en garde dans un communiqué publié sur Facebook contre un «appel à agresser chaque Chinois» dans les départements du 91, 92, 93 et 94, 95 relayé dans la soirée sur les réseaux sociaux. L'AJCF appelle les membres de la communauté asiatique à «prendre des précautions maximales» et à porter ou signaler les messages à une association du collectif.
Ces messages très violents publiés sur Twitter appellent par exemple à chasser les «jaunes mangeurs de chiens», à «dévierger les Chinoises», ou en appellent à «tous les renois et les rebeus de France à agresser chaque Chinois qu'ils croiseront dans la rue».
L'association SOS Racisme a rappelé que ce n'est «pas la première fois» qu'elle doit «agir face à une logique de bouc émissaire antiasiatique». Lors de l'apparition de la pandémie de Covid-19, elle avait en effet lancé la campagne #JeNeSuisPasUnVirus pour «contrer la malveillance associant toute personne asiatique au coronavirus».
📣 Ce n'est pas la première fois que @SOS_Racisme doit agir face à une logique de bouc émissaire antiasiatique.
— SOS Racisme (@SOS_Racisme) October 30, 2020
En début d'année déjà, nous avions dû lancer la campagne #JeNeSuisPasUnVirus pour contrer la malveillance associant toute personne asiatique au coronavirus. pic.twitter.com/pnmAIHXRQx
Auprès du Figaro, le parquet de Paris a fait savoir qu'une enquête du «chef de provocation publique à commettre une atteinte à l'intégrité physique d'une personne à caractère raciste» avait été ouverte. La Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) est chargée des investigations.
En réaction, ne pas laisser régner l'impunité
Le député du XIIIe arrondissement de Paris Buon Tan en a appelé à la responsabilité des plateformes comme Twitter «qui doivent faire respecter la loi de toute urgence».
Ces messages haineux, racistes, incitant à la violence n’ont pas leur place sur les réseaux sociaux. C’est la responsabilité des plateformes comme @TwitterFrance que de faire respecter la loi, de toute urgence ! https://t.co/HY0N2du05x
— Buon TAN (@BuonTAN) October 29, 2020
Une logique à laquelle s'est associée la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) qui annonce avoir saisi la justice pour que «cessent ces appels à la haine», et appelle Twitter à fermer les comptes fautifs «de toute urgence». La LICRA met en garde : «S’il y a des morts ou des blessés, chacun devra assumer son inaction ou sa complicité !»
La @_LICRA_ saisit la justice pour que cessent ces appels à la haine contre les personnes d’origine asiatique. Ces comptes doivent être signalés et fermés par @TwitterFrance de toute urgence. S’il y a des morts ou des blessés, chacun devra assumer son inaction ou sa complicité ! https://t.co/l9Sy0RpBYf
— Licra (@_LICRA_) October 29, 2020
SOS Racisme appelle à signaler chaque propos raciste antiasiatique sur la plateforme Pharos, une plateforme gouvernementale permettant de signaler en ligne des contenus et comportements illicites sur Internet.
🔴 Chaque propos raciste antiasiatique doit être signalé sur la plateforme Pharos : https://t.co/CU7wDhJMUw afin qu'une suite juridique puisse être donnée à ces propos.
— SOS Racisme (@SOS_Racisme) October 30, 2020