Attentat de Conflans : sept personnes dont deux mineurs présentées à un juge antiterroriste
- Avec AFP
Après l'attaque islamiste contre Samuel Paty le 16 octobre à Conflans (Yvelines), sept personnes sont déférées pour être présentées à un juge antiterroriste. Parmi elles figurent deux mineurs soupçonnés d'avoir désigné l'enseignant à l'assaillant.
Sept personnes, dont deux mineurs, ont été déférées dans la nuit du 20 octobre pour être présentées à un juge antiterroriste ce 21 octobre en vue de l'ouverture d'une information judiciaire et d'éventuelles mises en examen après l'assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, a appris l'AFP de source judiciaire.
Parmi elles figure Brahim Chnina, le parent d'élève qui a lancé la mobilisation contre le professeur après deux cours sur la liberté d'expression dispensés par l'enseignant les 5 et 6 octobre dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
Les enquêteurs antiterroristes, qui recherchent d'éventuelles complicités, s'intéressent notamment à des messages échangés sur WhatsApp entre ce père de famille et l'assaillant, Abdoullakh Anzorov, un réfugié tchétchène de 18 ans.
Abdelhakim Sefrioui fait partie des personnes déférées
Le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui avait accompagné ce parent d'élève dans sa mobilisation, sera également présenté à un juge ce 21 octobre.
Egalement déférés, deux mineurs sont soupçonnés d'avoir reçu de l'argent de l'assaillant en échange de renseignements sur la victime.
Une source proche du dossier avait expliqué le 19 octobre à l'AFP que l'enseignant décapité avait été «désigné» à l'assaillant «par un ou plusieurs collégiens, a priori contre une rémunération».
Enfin, trois amis de l'assaillant, qui s'étaient livrés spontanément au commissariat d'Evreux le 16 octobre au soir, doivent eux aussi être présentés à un juge.
Selon une source proche du dossier évoqué par l'AFP, l'un d'entre eux est soupçonné d'avoir convoyé l'assaillant, tandis qu'un autre est suspecté de l'avoir accompagné dans l'achat d'une arme qui a servi lors de son attentat.
Neuf gardes à vue levées
Les gardes à vue de neuf autres personnes ont en revanche été levées le 20 octobre, sans qu'elles fassent l'objet de poursuites à ce stade.
Parmi ces personnes figurent trois collégiens, les parents, le grand-père et le petit frère du meurtrier, mais aussi la compagne d'Abdelhakim Sefrioui ainsi qu'un homme déjà condamné pour terrorisme et qui a été en contact avec l'assaillant.
Le 16 octobre vers 17h, Abdoullakh Anzorov a décapité Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie, à proximité du collège où il enseignait dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine, avant d'être abattu de neuf balles par des policiers nationaux à 200 mètres de là.
Ce professeur avait récemment montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.
Le parquet antiterroriste doit tenir une conférence de presse à 14h30 ce 21 octobre à Paris.