Covid-19 : concerts de casseroles des restaurateurs contre les fermetures d'établissements
Dans les villes concernées par les restrictions d'ouverture, les restaurateurs et hôteliers ont répondu à l'appel du chef Philippe Etchebest et donné un concert de casseroles pour protester contre les mesures décidées par le gouvernement.
Ce 2 octobre, à partir de 11h45, des restaurateurs en colère partout en France ont tenu des concerts de casseroles en signe de protestation contre la fermeture de leurs établissements à 22h. Ils ont répondu au mot d'ordre lancé par le médiatique chef Philippe Etchebest, en réaction aux mesures restrictives décidées par le gouvernement, qui cherche à contenir la résurgence de l'épidémie de Covid-19.
Une inquiétude qui monte d'autant plus que la fermeture totale des établissements, comme il en a été décidé pour Marseille et pour la Guadeloupe, est également une piste envisagée par le ministère de la Santé, notamment à Paris et en petite couronne.
Notre reporter Mona Hammoud a pu observer l'un de ces concerts dans le quartier de la rue Montorgueil à Paris (IIe arrondissement) :
Sortez les casseroles ! Les restaurateurs protestent contre la fermeture des bars et restaurants à 22h et craignent le pire d'ici lundi. #Parispic.twitter.com/Ue3jdpedjg
— Mona_RTFrance (@Mona_RTFrance) October 2, 2020
Dans un communiqué publié le 30 septembre, l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), qui soutient et relaie le mouvement, déplore l'action du gouvernement en ces termes : «La réunion d'hier à Matignon était celle de la dernière chance et à nouveau les pouvoirs publics ont essayé de gagner du temps en tentant de nous endormir par des promesses d’aides, qui ne seront pas suivies des faits sur le terrain et dans les trésoreries de nos entreprises.»
Et l'organisation de craindre que «l'impossibilité de travailler pour les hôtels et les traiteurs, la fermeture des discothèques, des bars et des restaurants ne cassent en rien la chaîne de contamination.»
L'Union des restaurateurs et hôteliers pointe même, au contraire : «La restriction horaire ou la fermeture des restaurants et des bars donnent le feu vert aux rassemblements sauvages sur la voie publique ou dans des lieux privés, sans aucun respect du moindre protocole sanitaire, sans distanciation physique, sans contrôle.»
Le chef Philippe Etchebest se trouvait parmi les manifestants à Bordeaux (Gironde).
Alors que le ministre de la Santé menace de fermer bars et restaurants lundi à Paris, c'est un concert de casseroles qui a eu lieu un peu partout en France, à 11h45 précises, ce matin. Les restaurants ont fait entendre leur colère.
— M6info (@m6info) October 2, 2020
🎥@ChristopheChuet@DavMadej@mdrouillatpic.twitter.com/bXIGB5U6Wr
Des événements similaires ont été observés à Orléans (Loiret), Lyon (Rhônes) et Rennes (Ille-et-Vilaine).
#rennes cet après-midi la fronde des patrons de bars concernés par les mesures de fermeture dès 22heures imposées par la @bretagnegouv Pour se faire entendre Ils ont donné un concert de casseroles sous les fenêtres de la maire de la ville @nathalieappere@besnier_tvr#Bretagnepic.twitter.com/XTyS2VEi06
— TVR La chaîne (@TVR35) September 30, 2020
Olivier Veran, ministre des Solidarités et de la Santé a fait savoir le 1er octobre que le gouvernement envisageait d'étudier les propositions des professionnels du secteur en vue de les soumettre au Haut conseil de la santé publique, afin de laisser les établissements ouverts, même dans les zones d'alerte maximale au covid-19.
Parmi les mesures proposées par les professionnels pour permettre la réouverture des restaurants : la prise de température des clients à l'entrée des établissements, le recueil de leurs coordonnées afin de les prévenir en cas de contamination et la limitation des groupes de convives à huit (contre dix actuellement dans les zones où les restaurants sont ouverts), a précisé à l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih.
Après les fermetures totales des établissements de restauration à Marseille et en Guadeloupe et la fermeture à 22 heures dans des métropoles comme Lille, Paris ou Rennes, le mécontentement monte dans le secteur.
Sur les sept derniers jours, la France compte 3 998 hospitalisations, dont 844 en réanimation. 13 970 nouveaux cas ont été comptabilisés en 24 heures le 1er octobre, et 66 département se trouvent actuellement en situation de «vulnérabilité élevée».