La manifestation des restaurateurs et cafetiers à Marseille reçoit de nombreux soutiens politiques
L'annonce de la fermeture des bars et restaurants de Marseille a provoqué la colère des professionnels qui ont manifesté devant le tribunal de commerce. Une manifestation soutenue par des politiques de droite et gauche.
Un rassemblement de plusieurs centaines d'acteurs économiques locaux s'est tenu, ce 25 septembre au matin, devant le tribunal de commerce de Marseille. Avec le slogan «on reste ouverts», des professionnels du secteur de la restauration ont manifesté contre la fermeture totale des bars et des restaurants pour 15 jours à partir du 26 septembre, annoncée par Olivier Véran afin d'endiguer la propagation du Covid-19. Le ministre est attendu dans la cité phocéenne dans la journée.
En fin de matinée, le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie des Bouches-du-Rhône, Bernard Marty, a fait savoir considérer qu'«il n'y a aucun décret» et que «les restaurants ne fermeront pas ce soir».
🔴Bernard Marty, président de l’UMIH des Bouches-du-Rhône (@UMIH_France): « Il n’y a aucun décret ! Les restaurants ne fermeront pas ce soir ! ».#Marseille#MARSEILLEENCOLERE#COVID19#RESTONSOUVERTSpic.twitter.com/cJMuXjXdw9
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) September 25, 2020
Ce décret imposant la fermeture des bars et restaurants a été accueilli par beaucoup de Marseillais comme une «punition collective». Il a été vivement critiquée tant par le maire de gauche de Marseille, Michèle Rubirola, qui affirme «ne pas avoir été consultée», que par le président Les Républicains de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier.
J'apprends avec étonnement et colère une décision pour laquelle la Mairie de Marseille n'a pas été consultée. Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce. Je n'accepte pas que les Marseillais soient victimes de décisions politiques que personne ne peut comprendre.
— Michèle Rubirola (@MicheleRubirola) September 23, 2020
Celui-ci, présent à la manifestation, a par ailleurs annoncé sur Twitter le dépôt en justice d'un référé liberté visant à annuler le décret en question.
Comme je m’y étais engagé, je me tiens ce matin, devant le tribunal de commerce de #Marseille, aux côtés des restaurateurs, des cafetiers et de tous ceux qui dans @MaRegionSud ne comprennent pas les mesures. Dès que l’arrêté sera publié, nous déposerons un recours ! #COVID19pic.twitter.com/xip4bhYPXy
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) September 25, 2020
De son côté, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a également exprimé son opposition aux mesures gouvernementales, en appelant à ne pas «ajouter de la détresse économique et sociale à la crise sanitaire». Une position partagée par le député européen RN Jordan Bardella.
La fermeture totale ou la restriction horaire majeure des bars et des restaurants risque de tuer l’économie et de plonger dans une grande difficulté des milliers de chefs d’entreprise et de salariés. N’ajoutons pas de la détresse économique et sociale à la crise sanitaire ! MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 25, 2020
L'annonce de la fermeture des bars et restaurants à #Marseille est brutale et injuste.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) September 24, 2020
Le gouvernement fait payer aux commerçants ses erreurs et son incompétence !https://t.co/AQp6h6xbFF
Le président de La France insoumise et député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, s'en est quant à lui pris aux «décisions sans alerte, contradictoires et incohérentes» d'Emmanuel Macron.
À Marseille, #Macron recommence : décisions sans alerte, contradictoires et incohérentes. Il n'a rien appris. Rien préparé.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 24, 2020
Une manifestation similaire avait eu lieu la veille dans le XIe arrondissement de Paris, les professionnels de bars et restaurants jetant leur clés au sol pour protester contre la fermeture obligatoire de leurs établissements à partir de 22h.
🔴Plusieurs patrons de bars et de #restaurants viennent jeter les clés de leurs établissements, Place Léon-Blum à #Paris, au lendemain des annonces d’Olivier #Véran sur la fermeture anticipée (22h) des bars parisiens à partir de lundi, face à la recrudescence de cas de #COVID19. pic.twitter.com/MpExm6FqMk
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) September 24, 2020
Le retour des fermetures d'établissements est justifié par le fait que la France ait enregistré 16 096 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, un record depuis le lancement des tests à grande échelle dans le pays, selon les données publiées le soir du 24 septembre par Santé publique France.
Les Bouches-du-Rhône - qui sont pour l'heure le seul département, avec la Guadeloupe, à être classé en «zone d'alerte maximale» - présentaient 209 nouveaux cas de Covid-19 pour 100 000 habitants sur la semaine du 14 au 20 septembre, contre une moyenne nationale de 99 pour 100 000. C'est le taux d'incidence le plus élevé de métropole, après le département de Paris (217 pour 100 000), qui n'a été quant à lui classé qu'en «zone d'alerte renforcée».
En réponse au tweet de Michèle Rubirola dans lequel elle fait part de son incompréhension, le ministre de la Santé Olivier Véran a affirmé avoir échangé «dans l’après-midi» avec Renaud Muselier et Benoît Payan, premier adjoint de Marseille qui assure l’intérim de la maire, actuellement en convalescence. Le ministre a également affirmé «mesurer la portée» de ces mesures de fermetures, qui visent selon lui à protéger les Marseillais «alors que tous les indicateurs sanitaires sont très dégradés».
Les décisions annoncées ce soir, dont je mesure la portée pour les marseillais, visent précisément à les protéger alors que tous les indicateurs sanitaires sont très dégradés. Ce dont je me suis entretenu cet après-midi avec votre 1er adjoint et le président @RenaudMuselierhttps://t.co/56Y7RiZELN
— Olivier Véran (@olivierveran) September 23, 2020