Enquête ouverte contre Christophe Girard pour «viol par personne ayant autorité»
- Avec AFP
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «viol» afin d'examiner les accusations portées contre l'ex-adjoint à la maire de Paris, Christophe Girard, par un homme qui a témoigné dans le New York Times, a annoncé ce 18 août le procureur Rémy Heitz.
Une enquête visant Christophe Girard a été ouverte par le parquet de Paris des chefs de «viol par personne ayant autorité» et confiée à la brigade de protection des mineurs, a fait savoir ce 18 août le procureur Rémy Heitz. L'enquête concerne des faits qui se seraient déroulés dans les années 1990.
«Les investigations [...] s'attacheront à déterminer avec exactitude si les faits dénoncés sont susceptibles de caractériser une infraction pénale et si, au vu de leur ancienneté, la prescription de l'action publique est acquise», a précisé le procureur dans un communiqué.
Christophe Girard, poussé fin juillet à la démission de son poste de maire adjoint en raison de ses liens avec l'écrivain accusé de pédophilie Gabriel Matzneff, avait dénoncé dimanche 16 août des allégations «graves» et «sans fondement». L'élu municipal démissionnaire avait annoncé, par la voix de son avocate, son intention de porter plainte pour «dénonciation calomnieuse».
Son accusateur, Aniss Hmaïd, a raconté au New York Times avoir été entraîné par Christophe Girard, après leur rencontre en Tunisie à l'été 1989 quand il avait 15 ans, dans une relation abusive de près de dix ans qui lui a laissé «des blessures psychologiques durables».
«Christophe Girard conteste ces dénonciations et ces faits avec la plus grande fermeté», avait indiqué dimanche 16 août son avocate Delphine Meillet dans un communiqué à l'AFP. «Les faits dénoncés étant prescrits, la parole de l'accusateur, contre la parole de l'accusé, est laissée à l'appréciation du tribunal de l'opinion, où trop souvent une présomption de culpabilité en matière d'infractions sexuelles a pris le pas sur la présomption d'innocence», écrivait l'avocate.
Selon Aniss Hmaïd, Christophe Girard l'a agressé sexuellement une première fois à 16 ans lors d'un voyage aux Etats-Unis et l'a contraint à des rapports sexuels une vingtaine de fois au cours des années suivantes, selon le quotidien américain. En échange, poursuit l'article, Aniss Hmaïd assure que Christophe Girard l'employait parfois comme domestique dans sa résidence d'été dans le sud de la France et «lui obtenait des emplois temporaires au sein de la maison Yves Saint Laurent» dont il était l'un des principaux dirigeants avant d'entrer en politique.
Les faits dénoncés par Aniss Hmaïd sur la période où il était encore mineur pourraient être prescrits : le délai de prescription, depuis une loi de 2018, a été porté à 30 ans après la majorité de la victime, mais la loi n'est pas rétroactive.
Christophe Girard se met «en retrait» du Conseil de Paris
Christophe Girard a annoncé ce 18 août sa décision de se mettre en retrait de la majorité au sein du Conseil de Paris, dans une déclaration transmise à l'AFP par son avocate.
«Par souci de sérénité et du bon fonctionnement de la majorité au sein du Conseil de Paris, j'ai proposé à Anne Hidalgo et à Rémi Féraud, président du groupe Paris en commun [structure de campagne d'Anne Hidalgo], ma mise en retrait le temps de l'enquête préliminaire et pour mieux me défendre», a déclaré Christophe Girard, qui reste élu au Conseil et au conseil municipal du XVIIIe arrondissement.