Insultes et mauvais traitements au TGI de Paris : cinq policiers sanctionnés

Insultes et mauvais traitements au TGI de Paris : cinq policiers sanctionnés© CHARLES PLATIAU Source: Reuters
Visite à l'intérieur des cellules du nouveau TGI de Paris en septembre 2017 (image d'illustration).
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Selon des révélations faites par un policier national à nos confrères de StreetPress, des fonctionnaires en poste au TGI de Paris traitaient les détenus de façon inappropriée, entre propos racistes, brimades et conditions de détention discutables.

«Je te lancerais tout ça dans la Seine» ; «Si on me laissait faire, je mettrais le feu à toutes ces merguez» ; «Allez debout les bougnoules et les négros, c’est fini de dormir, on se réveille» ; «sale race, pédé» : après des révélations de nos confrères de Streetpress appuyées principalement sur le témoignage du brigadier chef Amar Benmohamed, cinq policiers nationaux vont recevoir des sanctions et un autre sera renvoyé devant un conseil de discipline, selon l'AFP qui évoque une information de la préfecture de police de Paris en date du 27 juillet.

En l'espèce, ces fonctionnaires qui travaillaient au tribunal de grande instance de Paris qualifiaient ainsi les détenus qui passaient par le dépôt, un centre de détention où passent les mis en cause, en attente de leur jugement ou de leur transfert vers l'administration pénitentiaire.

Le brigadier chef qualifié de «lanceur d'alerte» par Streetpress avait émis un signalement à sa hiérarchie en mars 2019. Il dénonçait des «propos racistes», tenus «de façon régulière». Selon ce même témoignage, les policiers mis en cause avaient également pris pour habitude de qualifier les détenus de «bâtards», parfois même de cracher dans leur nourriture, couper la ventilation des cellules, refuser l'accès aux soins, dérober des effets personnels ou encore prendre des photographies des VIP de passage sur les écrans de vidéosurveillance (Alexandre Benalla aurait notamment confirmé à StreetPress que cela lui était arrivé).

Au total, selon le policier qui porte ces accusations, on dénombrerait potentiellement plus de 1 000 prévenus qui auraient été maltraités ou insultés de la sorte pendant deux années.

Selon l'AFP qui cite la préfecture de police, à la suite d'une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) rendue au mois de février, «un conseil de discipline se tiendra en septembre pour un des fonctionnaires et des sanctions administratives, blâmes et avertissements, sont en cours de notification pour cinq autres [au vu de] la gravité des faits allégués.»

Jean-Pierre Colombies, ancien commandant de police qui a notamment travaillé à la brigade des stups à l'historique 36 Quai des Orfèvres à Paris a décrit pour RT France l'ambiance qui présidait dans les murs : «Le petit dépôt, comme on l'appelait, c'était Jean Valjean, c'était Les Misérables, l'ambiance n'a jamais été meilleure que ce qui est décrit dans les dernières révélations. Du reste, comment pourrait-il en être autrement, quand on bosse dans des geôles des siècles passés, dans les odeurs de soupe froide et de pisse ? Ce lieu ne respectait ni les détenus ni les fonctionnaires, ni la dignité humaine.»

Le parquet de Paris a ouvert le 28 juillet une enquête pour «violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique» et «injures publiques», selon l'AFP. Les investigations «sont confiées à l'Inspection générale de la police nationale», a souligné le parquet de Paris d'après la même source .

L'enquête vise, en plus des «violences volontaires», des «injures publiques en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion», ainsi que des «injures publiques à raison du sexe ou de l'orientation sexuelle», selon l'AFP.

Dans la foulée ce 28 juillet, la nouvelle Défenseure des droits, Claire Hédon, a par ailleurs annoncé dans un communiqué avoir «décidé d’ouvrir une enquête relative aux faits qu’auraient commis plusieurs fonctionnaires de police à l’égard d’un certain nombre de personnes détenues dans les cellules du tribunal de grande instance de Paris».

StreetPress, qui a visiblement cherché à décortiquer le fonctionnement à l'œuvre, précise que ces mauvais traitement étaient en grande partie du fait de policiers fraîchement sortis de l'école de police en 2017 et qui s'étaient engagés en réaction à la vague d'attentats terroristes islamistes de 2015 et 2016.

Ces promotions de policiers sont nommées «promo Valls» dans l'article du site d'informations, du nom de l'ancien ministre de l'Intérieur, devenu par la suite Premier ministre. Un policier anonyme explique à StreetPress : «Pour schématiser, certains sont là pour défendre l’occident chrétien en péril. Le niveau de racisme y est assez élevé.»

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