France

Des élus Verts réclament la suspension d'un adjoint d'Hidalgo, entendu dans l'affaire Matzneff

Des élus écologistes de Paris demandent la suspension de l'adjoint à la Culture de la mairie de Paris, Christophe Girard, l'accusant d'être lié à l'enquête sur l'écrivain Gabriel Matzneff accusé de «viols sur mineurs» et «apologie» de la pédophilie.

Dans un courrier adressé le 19 juillet à la maire de Paris, les élus du groupe écologiste de Paris, qui s'étaient alliés à Anne Hidalgo entre les deux tours des élections municipales, demandent la «suspension» de son adjoint à la Culture Christophe Girard et l'«ouverture d'une enquête de l'Inspection générale de la Ville de Paris».

Christophe Girard avait été entendu en mars dans l'enquête «pour viols sur mineurs» qui cible l'écrivain Gabriel Matzneff, et qui doit être jugé en septembre 2021 pour «apologie» de la pédophilie.

«Trois ans après MeToo, après la discussion publique provoquée par la publication de l'ouvrage Le Consentement de Vanessa Springora, quelques mois après la terrible cérémonie des César, quelques jours après la nomination d'un ministre faisant l'objet d'une instruction pour viol et harcèlement sexuel, la Mairie de Paris ne peut pas, ne doit pas, prendre une position hostile aux revendications féministes. Il en va de notre cohérence politique», écrivent les élus écologistes.

Ceux-ci entendent également participer, aux côtés d'associations féministes, à un rassemblement le 23 juillet à midi devant l'Hôtel de Ville, en marge du premier Conseil de Paris de la nouvelle mandature, pour réclamer son «départ», avec des slogans l'accusant personnellement.

«Ces slogans sont diffamatoires»

L'adjoint à la Culture de la mairie de Paris va de son côté déposer plainte «dans les prochains jours» pour diffamation, dénonçant «une vindicte militante cherchant à substituer le tribunal de la rue au tribunal judiciaire», d'après un communiqué de son avocate Delphine Meille. 

«Ces slogans sont diffamatoires à l’encontre de Christophe Girard en ce qu'ils assimilent celui-ci à un complice de pédocriminalité», soutient Delphine Meillet, rappelant que son client «n'est mis en cause dans aucune enquête judiciaire» et a été «auditionné en qualité de simple témoin».

Interrogé le 20 juillet, le premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a tenu à rappeler ce fait : «il n'y a aucun reproche qui a été formulé [à Christophe Girard] puisqu'il n'a ni le statut de témoin assisté, ni de mis en examen», depuis son audition. Il n'y a «aucune raison d'écarter Christophe Girard de notre équipe, pour des raisons juridiques, morales et éthiques», a-t-il ajouté, en demandant à «faire attention à ne pas mélanger tous les sujets».

Les enquêteurs avaient interrogé en mars Christophe Girard, secrétaire général de la maison Yves-Saint Laurent entre 1986 et 1987, structure qui avait apporté un soutien financier à l'écrivain Gabriel Matzneff dans les années 80, selon plusieurs récits rapportés par l'AFP. L'écrivain est visé par une enquête pour «viols sur mineurs» ouverte par le parquet de Paris après la publication en janvier du roman autobiographique de Vanessa Springora dans lequel elle décrit la relation sous emprise qu'elle a entretenue, alors qu'elle était mineure, avec l'écrivain.