Austérité, impôts, perte de souveraineté : l'opposition s'inquiète du plan de relance de l'UE
Si le gouvernement s'est réjoui de l'adoption d'un plan de relance européen financé par un emprunt commun, l'opposition est elle bien plus sceptique sur les conséquences à moyen et long terme de cet engagement pour la France.
«Un jour historique» pour les uns, un «désastre» pour les autres, le plan voté par les 27 membres de l'UE pour tenter de relancer l'économie européenne est loin de faire l'unanimité.
Les élus de la France insoumise ont tiré à boulets rouges sur le plan de relance. «Au secours la propagande», s'est ainsi indigné Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social Twitter, affirmant qu'Emmanuel Macron avait «tout cédé». «Des rabais de cotisations aux pays radins, des contrôles de dépenses, la baisse du montant du plan de relance», a-t-il énuméré, précisant que la France serait contributrice net de ce plan de relance, remboursant davantage qu'elle n'aura reçu.
#Europe#Macron a tout cédé : des rabais de cotisations aux pays radins, des contrôles de dépenses, la baisse du montant du plan de relance etc. Bérézina. Au secours la propagande.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 21, 2020
#Macron a cédé. Les fonds de relance ne seront utilisés qu'avec la permission des pays radins. Et la France remboursera plus que ce qu'elle aura reçu. #Europe
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 21, 2020
Quant au député Eric Coquerel, celui-ci a comparé sur le réseau social ce «plan indigent» à la défaite de la France napoléonienne à Waterloo.
Quand #Macron concède des aides au rabais, des droits de véto sur leur obtention, des baisses de contributions d’Etats et au final un plan indigent face au COVID-19 et à la transition écologique, il parle de « jour historique ».
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) July 21, 2020
Comme Waterloo sans doute #PlanDeRelance
«Moins de subventions, plus de contrôle austéritaire, aucun engagement précis sur les ressources propres : le "plan de relance" européen est tué dans l'œuf» a de son côté estimé l'eurodéputée LFI Manon Aubry.
Résumé des 4 jours de vaudeville bruxellois: Macron prétend avoir sauvé l'Europe alors qu'il a cédé sur toute la ligne.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) July 21, 2020
Moins de subventions, plus de contrôle austéritaire, aucun engagement précis sur les ressources propres : le "plan de relance" 🇪🇺 est tué dans l'œuf. ⏬#EUCOhttps://t.co/0pOax4196O
Pour le député de l'Essonne et Président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, «ce n'est pas un plan de relance européen, mais un plan de racket fiscal du contribuable français».
Ce n'est pas un plan de relance européen, mais un plan de racket fiscal du contribuable français !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) July 21, 2020
La France va payer 2 fois plus d'argent qu'elle ne recevra, pendant que Macron accorde des rabais budgétaires aux Pays-Bas qui sont un paradis fiscal. Quelle arnaque !#EUCO#Europepic.twitter.com/imKhoZ1WiR
«La France va payer deux fois plus d'argent qu'elle ne recevra, pendant que Macron accorde des rabais budgétaires aux Pays-Bas qui sont un paradis fiscal. Quelle arnaque !», s'est-il indigné.
La présidente du Rassemblement national a elle assuré qu'il s'agissait du «pire accord pour la France de toute l’histoire de l’UE».
#Macron vient de signer le pire accord pour la France de toute l’histoire de l’UE !
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 21, 2020
Pour protéger son ego, il sacrifie notre avenir et notre indépendance : impôts européens, abandon de notre agriculture, engagement financier colossal du pays... MLPhttps://t.co/5Au62KF6bT
«Pour protéger son ego, il sacrifie notre avenir et notre indépendance : impôts européens, abandon de notre agriculture, engagement financier colossal du pays», a-t-elle argumenté.
Le défenseur du Frexit Florian Philippot a sans surprise conspué le plan européen, le qualifiant de «désastreux pour les intérêts français» et en assurant que celui-ci ouvrait notamment la porte à un impôt européen.
Comme prévu, accord « historique » pour les eurogagas mais désastreux pour les intérêts français :
— Florian Philippot (@f_philippot) July 21, 2020
- on donne bien + qu’on n’en reçoit
- conditionné à des réformes à la grecque
- hausse du rabais des pays frugaux, que la France devra payer
- possible impôt européen#Europe#EUCO
Le sénateur Les Républicains de Vendée Bruno Retailleau s'est lui aussi inquiété de la possibilité d'un nouvel impôt, «alors qu'en France on a beaucoup d'impôts». «Ca sera aussi un pas, un saut même, vers le fédéralisme, ce qu'aucun peuple européen ne veut» a-t-il ajouté.
🗣Les plans de #relance en Europe risquent de relancer l'emploi, mais en #Chine, si on ne modifie pas les règles européennes. #le69inter
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) July 21, 2020
pic.twitter.com/Y5l4YSw95b
La France pourra disposer de 40 milliards d'euros de subventions dans le cadre de ce plan européen.
Le plan de relance pour sortir l'économie française de la crise du coronavirus sera lui présenté en conseil des ministres le 24 août par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.