Un pédophile parmi les «dix cibles prioritaires mondiales» arrêté en France après une longue enquête
- Avec AFP
Un homme de 40 ans, identifié comme l'une des «dix cibles prioritaires mondiales» de la lutte contre la pédocriminalité, a été arrêté le 7 juillet en Gironde. Il est soupçonné d'avoir animé des sites pédopornographiques sur le darknet.
«Il était dans le Top 10 des pédophiles les plus recherchés au monde» : un père de famille français âgé de 40 ans, inconnu de la justice, a été arrêté dans un village de Gironde le 7 juillet. Il est soupçonné d'avoir animé des sites pédopornographiques accessibles à des «milliers de personnes» sur le darknet, la partie dissimulée d'internet.
Il était dans le Top 10 des pédophiles les plus recherchés au monde
Le suspect «était devenu l'une des dix cibles prioritaires mondiales» de la lutte contre la pédophilie, a révélé le 13 juillet le procureur de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie.
Arrêté le 7 juillet à son domicile dans un village à l'est de Bordeaux, il est également suspecté de viols sur ses deux enfants mineurs qu'il mettait en scène dans des contenus filmés, selon une source proche du dossier. Il a reconnu les faits et se trouve aujourd'hui en détention provisoire.
Des «photographies ou vidéos à caractère pédopornographique»
Cet homme «permettait à des milliers d'internautes dans le monde d'avoir accès à des photographies ou vidéos à caractère pédopornographique», a expliqué la magistrate.
«Inconnu des services de police et de la justice», il présente «un profil tout à fait commun, lambda : marié, père de famille, intégré avec une profession», travaillant dans une collectivité locale, a relaté la source proche du dossier à l'AFP.
Eric Bérot, chef de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), qui avait repéré ses agissements en 2014 l'a décrit comme un homme «qui ressemblait à monsieur Tout-le-monde».
Il n'échangeait qu'en anglais
Son interpellation est le fruit d'«un travail de coopération internationale», a souligné Eric Bérot. «Il n'échangeait qu'en anglais. Nous n'avions aucune indication sur sa nationalité. Puis, avec la cyber-infiltration, nous avons réussi à l'identifier», a-t-il expliqué.
C'est l'OCRVP, un service de la police judiciaire français, qui a mené les investigations en collaboration avec Europol, l'office de police européen, qui dispose d'une cellule de lutte contre les réseaux pédopornographiques internationaux du darknet.
Un suspect «particulièrement ciblé»
«Un internaute était particulièrement ciblé par l'ensemble des services répressifs mondiaux depuis plusieurs années, utilisant un pseudonyme et qui administrait sur le darknet deux sites pédopornographiques», a précisé à l'AFP Frédérique Porterie, ajoutant qu'il avait en 2017 partagé «sur ces réseaux, des photos et vidéos de sa propre production».
Finalement, «les enquêteurs de l'OCRVP ont réussi à identifier son adresse IP», a-t-elle ajouté. A l'issue de sa garde à vue, le suspect a été mis en examen le 9 juillet des chefs de «diffusion en bande organisée» et «détention et enregistrement» d'images pédopornographiques, mais aussi de «viols» et «agressions sexuelles» incestueux «sur un mineur par un ascendant», a détaillé le procureur dans un communiqué.
L'homme, qualifié de «pédophile actif», selon la source proche du dossier, a été arrêté à son domicile, à une trentaine de kilomètres de Bordeaux, entre la Dordogne et la Garonne.
C'est «en pleine campagne», «c'est très surprenant [...] Ce n'est pas là qu'on s'attend à découvrir l'un des principaux animateurs du darknet dans le domaine de la pédophilie [...] il était dans le Top 10 des pédophiles les plus recherchés au monde».
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi du matériel informatique à son domicile. «Pour être un administrateur, il faut pouvoir avoir du matériel, comme des serveurs», souligne la même source.