«Stop aux Traoré» : la fresque de Stains taguée deux semaines après son inauguration
Saluée par certains et abhorrée par d'autres, notamment dans les rangs de la police, la fresque contre «le racisme et les violences policières», représentant George Floyd et Adama Traoré, a été recouverte de tags.
Réalisée le mois dernier sur un mur de la ville de Stains (Seine-Saint-Denis), une fresque présente les portraits de George Floyd et Adama Traoré, tout en dénonçant «le racisme et les violences policières». Elle a été taguée depuis avec des mots tels que «extorsion» et «stop aux Traoré», en témoignent des images prises dans la nuit du 4 au 5 juillet par le reporter de RT France, Charles Baudry.
🔴La fresque en hommage à Adama Traoré et George Floyd à Stains a été vandalisée ce soir avec des tags « Extorsion » ou encore « Stop aux Traoré ». #AdamaTraore#GeorgeFloyd#Stains#Adama#Traore#Floydpic.twitter.com/7N55JxAkkm
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) July 4, 2020
Le maire PCF de Stains, Azzédine Taïbi, a annoncé à l'AFP son intention de porter plainte le 6 juillet pour dégradation de bien public, l’œuvre ayant été réalisée sur un bâtiment municipal.
Réalisée par un collectif de la ville, la fresque représente, côte à côte sur un fond bleu agrémenté de nuages, les visages de George Floyd, Afro-Américain mort le 25 mai 2020 lors de son interpellation à Minneapolis (Etats-Unis), et d'Adama Traoré, jeune homme noir décédé en juillet 2016 après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise). Une phrase, qui avait particulièrement irrité au sein des forces de l'ordre, surplombe les portraits : «Contre le racisme et les violences policières.»
L'édile mis en demeure par le préfet
La veille, avant la découverte des tags, Azzedine Taïbi, avait exprimé son incompréhension, expliquant avoir été mis en demeure par le préfet de Seine-Saint-Denis de modifier la fresque.
«Monsieur le préfet me met en demeure de supprimer le mot "policières" de la fresque. Cette injonction était celle du syndicat de policiers Alliance. Je ne saisis pas le sens de cette mise en demeure infondée», a déclaré le maire qui a mandaté son avocat Arié Alimi «afin d'étudier les suites à donner au préfet».
Inaugurée le 18 juin en présence d'Azzedine Taïbi, la fresque avait été à l'origine d'une vague d'indignation dans les rangs de la police. Sur les réseaux sociaux, la délégation de Seine-Saint-Denis du syndicat Alliance avait dénoncé une «ultime provocation par un élu de la République qui stigmatise les policiers», et appelé à une «mobilisation» devant la fresque. Alliance 93 avait dans un premier temps réclamé que la fresque soit repeinte, avant de se raviser et de demander la modification de l'inscription faisant mention de la police.